Côte d’Ivoire : Jean-Yves Le Drian lance le « hub » franco-ivoirien pour l’éducation

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, était à Yamoussoukro le 18 octobre pour lancer le « hub » franco-ivoirien pour l’éducation. Objectif : donner la possibilité aux jeunes Ivoiriens d’avoir des diplômes nationaux et français reconnus à l’international.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en juillet 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en juillet 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 19 octobre 2018 Lecture : 3 minutes.

Devant des dizaines d’étudiants venus de toute l’Afrique et rassemblés à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, Jean-Yves le Drian a rassuré d’emblée : « La France n’entend nullement fermer les portes de ses universités aux étudiants africains. Notre mission est aussi d’aider la jeunesse africaine à trouver chez elle une offre de formation adaptée à ses besoins », a-t-il lancé, sur fond d’applaudissements sourds et de tam-tam.

Le ministre français des Affaires étrangères était ainsi venu annoncer avec fierté le jeudi 18 octobre, « jour de naissance de Felix Houphouët-Boigny », a-t-il rappelé, le lancement du « hub », un pôle éducatif entre l’enseignement supérieur français et ivoirien. L’annonce intervenait dans le cadre d’une visite de deux jours en Côte d’Ivoire, durant laquelle il a notamment présenté en détails, avec le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, l’école de lutte contre le terrorisme.

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Passerelles franco-ivoiriennes

L’idée du hub est de regrouper les formations des deux pays, de les mettre en réseau pour créer des passerelles. Il permettra donc aux étudiants ivoiriens et de la sous-région de suivre des programmes français à partir de la Côte d’Ivoire.

« Ainsi un étudiant de Bouaké pourra obtenir le même diplôme que celui de l’école française partenaire. Un autre jeune à Bingerville pourra se former en ligne et passer un double diplôme qui sera reconnu internationalement », a développé le ministre. « L’idée c’est de le fixer ici, pour que toute sa formation se fasse en Côte d’Ivoire mais qu’il ait les mêmes compétences qu’un [diplôme, ndlr] français », détaille Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche à l’École Polytechnique.

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56 partenariats

Dans la salle, une douzaine de directeurs des plus grandes écoles françaises – lycée Louis-le-Grand, École nationale supérieure d’arts et métiers… – sont venus signer un total de 56 partenariats avec des écoles ivoiriennes. « Il en faut plus, il en faut 100 pour que le pays soit une vitrine à l’échelle régionale et que le modèle soit pérenne », a insisté Jean-Yves Le Drian. « Le hub vient renforcer un système qui existait déjà en Côte d’Ivoire, ajouté Frank Pacard. Par exemple, on a 14 élèves en classe préparatoire ici qui ont eu le concours et qui vont intégrer Polytechnique à Paris. Le hub va nous permettre de renforcer encore plus la formation des élèves et des professeurs de ces classes préparatoires. »

Ils seront mieux formés, mais je ne crains pas une fuite des cerveaux

Les directeurs d’écoles présents ont ainsi vanté le modèle d’éducation à la française, mais ont refusé l’idée d’une francisation du système éducatif. « Les nouvelles formations seront adaptées aux besoins du pays », a assuré Tano Aka, directeur de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny. À ses côtés, Daniel Bourget, responsable de Master Cybersécurité à l’école d’ingénieur IMT Atlantique, a renchéri. « Avant en France, on avait des élèves indiens, des chinois, mais maintenant ils ne viennent presque plus. Ils ont ce qu’il faut chez eux, un bon niveau d’études et de recherches, et c’est ce qu’on doit apporter ici. »

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Les programmes des différents partenariats sont très variés, certains ont lieu exclusivement en Côte d’Ivoire, d’autres permettent aux étudiants d’aller étudier une année en France ou de faire un stage. « Ils seront mieux formés, mais je ne crains pas une fuite des cerveaux, estime Tano Aka. Il y a beaucoup plus à faire ici qu’en Europe. Les Ivoiriens veulent développer leur pays, s’ils partent, ils reviendront. »

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