Rwanda : remaniement ministériel dans la continuité après l’élection à l’OIF de Louise Mushikiwabo

Après l’élection de Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF, le président rwandais paul Kagame a procédé à un remaniement dans la continuité, basé sur un renouvellement générationnel et sur la parité, qui voit tout de même partir l’un de ses plus fidèles compagnons de route, le ministre de la Défense James Kabarebe.

Paul Kagame à la présidence, le 4 mai. © Vincent Fournier/JA

Paul Kagame à la présidence, le 4 mai. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 19 octobre 2018 Lecture : 5 minutes.

L’événement était attendu, même si l’on ignorait qu’il surviendrait si vite. L’élection, le 12 octobre, de Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de la Francophonie, après avoir été ministre des Affaires étrangères depuis 2009, a précipité les choses, conduisant le président rwandais Paul Kagame à décider d’un remaniement ministériel, le 18 octobre dans la soirée. Si les évolutions constatées s’inscrivent dans une certaine continuité, d’autres comportent une charge symbolique non négligeable.

Après avoir occupé pendant huit ans la fonction de ministre de la Défense, James Kabarebe y cède sa place. Fidèle parmi les fidèles du chef de l’État, ce stratège militaire précoce, qui avait rejoint en 1990 l’Armée patriotique rwandaise (APR, l’ex-rébellion à majorité tutsie), poursuivra son compagnonnage avec Paul Kagame en devenant son conseiller spécial pour les affaires de sécurité.

À bientôt 60 ans, James Kabarebe aura servi successivement, en tant qu’officier, dans trois armées distinctes de la sous-région. En Ouganda d’abord, son pays d’exil, où il fut officier de renseignement – comme son mentor – dans la NRA de Yoweri Museveni. En RD Congo ensuite, où, après avoir été chargé officieusement de conduire la marche victorieuse de l’AFDL (la rébellion alors dirigée par Laurent-Désiré Kabila) jusqu’à Kinshasa, avec le soutien de Kigali et Kampala, il occupa, de 1997 à 1998, la fonction de chef d’état-major des armées.

Au Rwanda enfin, où il occupa la même fonction à partir de 2002. Honni à Kinshasa pour avoir incarné l’ingérence militaire rwandaise en RD Congo, adulé à Kigali pour ses faits d’armes pendant près de deux décennies, James Kabarebe avait été nommé ministre de la Défense en 2010.

Il est logique que James Kabarebe s’efface du ministère pour que des officiers plus jeunes récoltent les fruits que lui-même a semés

Renouvellement générationnel

Son remplacement s’inscrit, selon plusieurs sources officielles rwandaises, dans une logique de renouvellement générationnel, ce qu’illustre la composition de ce nouveau gouvernement, globalement rajeuni.

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