Trois pilules amères

Échec commercial du Viagra et de ses deux succédanés.

Publié le 28 février 2005 Lecture : 1 minute.

Les pilules qui devaient donner une nouvelle jeunesse aux hommes souffrant de troubles de l’érection semblent avoir pris très vite un coup de vieux. Les ventes mondiales de la pionnière, le Viagra de l’américain Pfizer, qui avait fait un malheur lors de son lancement en 1998, ont chuté de 11 % en 2004. Elles n’ont représenté que 1,7 milliard de dollars. Ce n’est pas rien, mais ce n’est même pas la moitié des 4,5 milliards de dollars prévus naguère par Wall Street.
Avec le Cialis, le joint-venture Eli Lilly-Icos a dépensé 165 millions de dollars de publicité pour un chiffre d’affaires de 203 millions. Quant aux ventes de Levitra, co-commercialisé par GlaxoSmithKline et Bayer, elles n’ont pas dépassé 128 millions de dollars, soit bien moins que l’argent investi dans la presse, à la télévision et dans les autres médias. Globalement, pour les trois pilules, les labos ont dépensé en publicité sur l’année 37 % du chiffre d’affaires, alors que Ford n’y consacrait que 7 % pour ses différents modèles.
On estime que 15 % seulement des 30 millions d’hommes qui souffrent de troubles de l’érection ont pris l’un des trois « remèdes ». Beaucoup n’osent pas le demander à leur médecin. Mais beaucoup, aussi, l’ont essayé – pour être très déçus par les résultats. À quoi s’ajoute le manque à gagner dû aux nombreux échantillons distribués gratuitement. Les labos, cependant, ne renoncent pas. Pfizer, par exemple, fait une pub pour son Viagra où l’on voit la chevelure d’un homme souriant, dans la force de l’âge, s’orner de deux petites cornes de satyre bleues, couleur de la marque. Et l’on ne manque pas, à la télévision, de programmes regardés par un public masculin pouvant s’accompagner de spots bien sentis.

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