Soglo remis sur pied

Publié le 28 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Plus de peur que de mal. L’ancien président béninois Nicéphore Soglo, dont la mort brutale a été annoncée le 17 février par une dépêche d’agence, avant d’être démentie par sa famille, est bel et bien vivant. Il se repose à l’hôpital américain de Neuilly, dans la proche banlieue de Paris, où il a été admis en urgence trois jours plus tôt pour une poussée d’hypertension sévère. L’ex-chef de l’État (1991-1996) doit quitter l’établissement début mars pour quelques jours de convalescence dans un centre de thalassothérapie français tenu secret par son épouse, Rosyne, et son fils, Lehady, tous deux à son chevet. Les tests sanguins ainsi que les IRM (imagerie par résonance magnétique) et autres examens au scanner indiquent que tout va pour le mieux chez cet homme qui aura 71 ans en novembre prochain. Tout au plus les médecins l’ont-ils maintenu sous sédatif pour lui faciliter le sommeil.
Soglo, maire de Cotonou depuis février 2003, qui, à son arrivée à l’hôpital, éprouvait des difficultés à tenir des propos cohérents, faisait une dizaine de jours plus tard la conversation à ses proches. À l’origine de l’aggravation de son état : le brusque changement du traitement que les médecins béninois lui avaient prescrit. Sur les conseils d’un praticien togolais de la médecine douce, qui l’en aurait convaincu, il a laissé tomber les comprimés classiques au profit de décoction de plantes susceptible de faire baisser sa tension. Son organisme a mal réagi. La suite est connue.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien chef de l’État est hospitalisé d’urgence en France. Le 28 mars 1991, quatre jours seulement après sa victoire à l’élection présidentielle face au sortant Mathieu Kérékou, il avait été évacué à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris. Officiellement pour une fièvre typhoïde doublée d’une crise de sciatique. Ce qui n’avait pas empêché à l’époque toutes sortes de versions de courir les rues de Cotonou : « le président aurait été envoûté », il « aurait reçu « une charge » de chakatu », comme on dit au pays du vaudou, un mauvais sort envoyé à distance et qui déclenche des douleurs atroces. Pas totalement remis, il avait dû regagner son pays le 3 avril pour prêter serment, avant de revenir, à la mi-avril, poursuivre son traitement. Le 8 mai, il quittait l’établissement à bord d’un avion du Glam (Groupement des liaisons aériennes ministérielles) pour le centre de thalassothérapie de Collioure, non loin de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales (sud-ouest de la France).
Est-ce là que le premier magistrat de Cotonou va encore passer ses jours de convalescence ?

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