RDC : Beni sous le choc après une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux rebelles ADF
Une foule en colère a saccagé dimanche 21 octobre des édifices publics à Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo, au lendemain d’une attaque attribuée à des rebelles ADF qui s’est soldée par au moins 11 morts et 15 personnes enlevées, dont dix enfants.
Une « attaque menée par des présumés ADF (Forces démocratiques alliées, rebelles ougandais qui sévissent en RDC depuis les années 1990, ndlr) a visé la ville de Beni. Nous avons repoussé l’attaque mais malheureusement, il y a eu des morts parmi les civils et les militaires », a déclaré le porte-parole de l’armée dans la région, le capitaine Mak Hazukay.
« Suite à cela, la population a manifesté, brandissant trois corps de civils tombés à Boikene », un quartier du nord de Beni, a déclaré le bourgmestre de la commune de Ruwezori, Aloys Bwarara.
« D’autres gens en colère sont partis brûler le bâtiment de la poste ainsi qu’un bâtiment de la mairie. Ce que je déplore car nous faisons tout pour que la population soit sécurisée », a ajouté Aloys Bwarara.
Déchaînement de violence
Les habitants étaient nombreux dans les rues de Beni, criant leur colère, des femmes se frappant la poitrine et d’autres posant leurs mains sur la tête en signe d’impuissance et de désolation, selon les témoignages recueillis par l’AFP.
Nous ne comprenons pas comment les rebelles ADF peuvent chaque fois nous tuer en pleine ville
« Nous sommes descendus avec trois corps jusqu’à la mairie, la police est venue nous disperser parce qu’un autre groupe de jeunes avait brûlé la poste et deux bâtiments annexes de la mairie », a expliqué un conducteur de moto-taxi, Paluku Thaiswika.
« L’artère principale de la ville est barricadée, les gens agitent des herbes pour manifester leur colère », a indiqué un autre habitant, Guillaume Saliboko, étudiant en Droit.
« Nous ne comprenons pas comment les rebelles ADF peuvent chaque fois nous tuer en pleine ville », a-t-il ajouté.
« Ce déchaînement de violence et de destruction n’est pas forcément la solution, mais il est compréhensible pour une population tant meurtrie et méprisée », a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha) sur son compte twitter.
Ce déchaînement de violence et de destruction n’est pas forcément la solution, mais il est compréhensible pour une population tant meurtrie et méprisée. #BENI#Pray4Beni#Justice4Benihttps://t.co/64liTM0l9W
Au moins onze personnes ont été tuées et quinze autres – dont dix enfants – enlevées dans la nuit de samedi à dimanche après une attaques attribuée à des rebelles ougandais des ADF à Beni. La Mission des Nations unies en RDC (Monusco) a pour sa part indiqué que les Casques bleus ont échangé des tirs dans la nuit de samedi à dimanche avec des présumés rebelles à Beni.
Des Casques bleus ont alors échangé des tirs avec des présumés membres du groupe armé
« Des tirs ont été entendus cette nuit à Mayangose, à 9 km au nord-est de Beni », dans la province du Nord-Kivu, a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Monusco. « La Monusco a immédiatement déployé une équipe de réaction rapide sur place. Des Casques bleus ont alors échangé des tirs avec des présumés membres du groupe armé », a-t-elle précisé.
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Interrogée sur le bilan humain, Florence Marchal a déclaré : « Il n’y a pas eu de perte de notre côté, ni de blessé ».
La ville et le territoire de Beni (province du Nord-Kivu) sont depuis octobre 2014 la cible d’une série d’attaques attribuées aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) qui ont fait des centaines de morts parmi les civils.
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