Messan Agbéyomé Kodjo, bientôt de retour à Lomé

Publié le 28 février 2005 Lecture : 2 minutes.

« Dans les jours ou les semaines à venir, je serai au Togo. » L’ancien Premier ministre Messan Agbéyomé Kodjo, en France depuis sa rupture fracassante avec le président Eyadéma en juin 2002, ne cache pas son impatience de retourner au pays « pour apporter sa petite contribution à une sortie de crise ». Celui qui fut successivement ministre de la Jeunesse, ministre de l’Intérieur, directeur du port de Lomé, président de l’Assemblée nationale et, enfin, Premier ministre n’a pas de mots assez durs pour dénoncer un triple forfait : un coup de force militaire, un putsch parlementaire et un tour de passe-passe constitutionnel. « Cela fait désordre, cette singularité togolaise est iconoclaste, c’est même cocasse », assène-t-il.
Celui qui se présentait, tout à la fois, comme membre de l’opposition et « dissident-rénovateur » au sein du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), estime aujourd’hui ne plus se reconnaître dans le RPT. « On m’a fermé la porte. Nous proposions le respect des principes démocratiques, et nous voulions que le candidat à l’élection présidentielle soit librement choisi par les militants. En imposant Faure Gnassingbé, le parti ne tire pas les leçons de l’Histoire. La réunification de la famille est à présent impossible. Le fils Eyadéma apparaît comme un putschiste qui croit au pouvoir héréditaire. » Devant ce blocage, Messan Agbéyomé Kodjo affirme avoir des rapports constants avec tous les leaders de l’opposition pour les encourager à se présenter si les garanties de transparence sont réunies lors d’un éventuel scrutin présidentiel.
« Le Togo est en pleine recomposition politique : une page se ferme et une autre s’ouvre. » Dans ce grand chambardement, il n’exclut aucune possibilité. « Je n’ai jamais eu d’ambition personnelle ni présidentielle, mais si un grand mouvement populaire se dégage dans toutes les régions du pays, il sera difficile de ne pas répondre. […] Je n’exclus rien, mais je ne suis pas pressé. J’ai 52 ans et j’ai le temps pour moi. […] Mon bilan à la tête du port et comme Premier ministre plaide pour moi. J’ai toujours travaillé pour réformer mon pays et pour une reprise de la coopération internationale. Aucun Togolais ne peut douter de ma sincérité », estime-t-il. Des propos qui ne demandent qu’à être démontrés sur place. « J’ai une vie de chien en France », conclut un homme qui fume cigarette sur cigarette et qui multiplie les appels téléphoniques.

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