Maroc : une fin d’année floue à la Bourse de Casablanca

Après avoir offert deux belles années (2016 et 2017) aux investisseurs, la Bourse de Casablanca montre des signes d’essoufflement et se dirige vers une clôture dans le rouge de l’exercice actuel.

Bourse de Casablanca. © Alexandre Dupeyron pour JA

Bourse de Casablanca. © Alexandre Dupeyron pour JA

Publié le 23 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Les indices boursiers marocains ne sont pas en grande forme depuis quelques mois. Le MASI, le principal indice, a ainsi perdu plus de 10 % de sa valeur depuis le début de l’année, se stabilisant à moins de 11 200 points. Le FTSE CSE Morocco 15, qui regroupe les 15 principales valeurs de la Bourse de Casablanca classées selon leur capitalisation, affiche une baisse de près de 14 %.  Globalement, la capitalisation boursière globale de la place casablancaise a fondu de 10 % depuis le début de l’exercice.

Évolution de l’indice Masi (BVC). © Évolution de l’indice Masi (BVC).

Évolution de l’indice Masi (BVC). © Évolution de l’indice Masi (BVC).

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Évolution de l’indice MASI (source : Bourse des valeurs de Casablanca)

Autant de signaux qui donnent des sueurs froides aux acteurs du marché. « Nous avons connu un début d’année prometteur, mais il a été suivi d’une grosse correction qui se poursuit depuis plusieurs mois. Ce n’est pas rassurant », nous explique un trader qui avoue avoir du mal à recruter des investisseurs.

Conséquences du boycott

« La réussite d’une bourse dépend énormément de la confiance que les investisseurs ont en elle. Or, l’épisode du boycott contre le lait de Centrale Danone, les carburants d’Afriquia et l’eau Sidi Ali des Eaux minérales d’Oulmès n’a laissé personne indifférent. L’aspect irraisonné du mouvement a suscité de la panique chez nos gros comptes. Les porteurs d’actions ne savaient pas si ça allait toucher d’autres marques et si ça allait s’arrêter là », estime un analyste financier.

Pour ne rien arranger, à partir du mois de juin, une série de Profit Warning anticipant des baisses de chiffre d’affaires par rapport aux prévisions ont été émis : le numéro un de l’immobilier marocain Addoha, la minière SMI, Wafa Assurance, et bien sûr Centrale Danone. Avec la publication des résultats semestriels en septembre, le MASI a encore flanché, car au terme des six premiers mois de l’année, les revenus agrégés des sociétés cotées n’ont progressé que de 1,5 %, à 118,3 milliards de dirhams. La masse bénéficiaire dégagée par toutes les entreprises a, quant à elle, chuté de 3,9 %.

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Incertitudes quant à l’avenir de Saham Assurance à la Bourse de Casablanca

Dernier motif d’inquiétude, flou qui entoure l’avenir de Saham Assurance à la Bourse de Casablanca : après la signature de la vente  au sud-africain Sanlam de ce fleuron de l’économie marocaine, bouclée le 10 octobre, l’acheteur a lancé, comme l’exige la procédure, une OPA (Offre publique d’achat) sur l’ensemble des actions qui circulent encore sur le marché. Ce qui pourrait entraîner le départ de l’entreprise de  la cote casablancaise, un scénario que redoutent le marché et les autorités boursières.

« Conséquence, les investisseurs ont tendance à se diriger vers les courtes maturités au sein du marché obligataire, qui ne rémunèrent pourtant pas énormément », ajoute notre analyste qui y voit une preuve de la morosité ambiante.

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La majorité des acteurs boursiers que nous avons interrogés appréhendent les prochaines semaines. « Nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement de situation sur les dernières semaines, mais cela reste très peu probable », conclut notre interlocuteur, persuadé que la BVC finira l’année « dans le rouge ».

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