Disparition de Marcel Gossio : un coup dur pour le FPI de Pascal Affi N’Guessan
Marcel Gossio, l’ex-directeur général du port autonome d’Abidjan et pilier du pouvoir de Laurent Gbagbo, est décédé d’un arrêt cardiaque le 21 octobre à Abidjan, à l’âge de 67 ans. Sa disparition est un coup dur pour le FPI de Pascal Affi N’Guessan, avec lequel il prônait la réconciliation.
Marcel Gossio ne terminera pas son livre autobiographique qu’il préparait sur la crise ivoirienne. L’ancien directeur général du port autonome d’Abidjan et pilier du pouvoir de Laurent Gbagbo a succombé à un arrêt cardiaque dans la soirée du 21 octobre à Abidjan, à l’âge de 67 ans.
Évacué en urgence dans un établissement hospitalier privé de Marcory, dans le sud d’Abidjan, les médecins urgentistes n’ont constaté son décès que sur le parking de la clinique. Informée, la police nationale a ensuite constaté le décès avant de transférer le corps aux pompes funèbres Ivosep.
« C’est un arrêt cardiaque foudroyant »
La veille de sa mort, Marcel Gossio avait été aperçu en bonne santé aux obsèques de son camarade du Front populaire ivoirien (FPI), le professeur Raymond Abouo N’Dori, un ancien baron du système de Laurent Gbagbo. « C’est un arrêt cardiaque foudroyant. Il est mort avant d’arriver à l’hôpital. On n’avait pas décelé de pathologie sérieuse sur lui. Il faisait régulièrement ses bilans de santé à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, en banlieue parisienne. Il avait prévu de se rendre en France le 27 octobre pour ses affaires », confie à Jeune Afrique un proche de Marcel Gossio.
Pendant ses années à la tête du port d’Abidjan, il avait atteint des performances de référence, dont un pic de 22 millions de tonnes de marchandises en 2008. Soupçonné de détournement de deniers publics et de financements en lien avec les milices qui essaimaient sous le régime Gbagbo, il avait ensuite vu ses comptes bancaires être gelés par l’Union européenne (UE) et la justice ivoirienne. Défendu par l’avocat français Gilbert Collard, Marcel Gossio avait ensuite recruté l’avocat ivoiro-belge Séri Zokou, qui avait obtenu la levée de toutes les sanctions. Blanchi par l’UE, Marcel Gossio avait ensuite entamé en Côte d’Ivoire une procédure qui lui avait permise d’obtenir le dégel de ses comptes bancaires.
Un coup dur pour le FPI de Pascal Affi N’Guessan
Lors de la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, Marcel Gossio avait quitté Abidjan le 13 avril pour le Maroc, où il restera plus de trois ans. À son retour d’exil, le 17 janvier 2014, il s’était reconverti dans le privé avec la création d’un cabinet de conseil portuaire et œuvrait pour la réconciliation aux côtés de « sa sœur de région », Anne Désirée Ouloto, la ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement durable.
Son décès est un coup dur pour la branche du FPI incarnée par Pascal Affi N’Guessan, dont il a été le directeur de campagne à la présidentielle de 2015. Très proche de Laurent Gbagbo, Marcel Gossio avait en effet prôné la réconciliation entre la branche de Aboudramane Sangaré (camp avec lequel il n’avait pas rompu) et celle de Pascal Affi N’Guessan, sans grand succès apparent.
Marcel Gossio est l’un des rares cadres du camp Affi à avoir rencontré Simone Gbagbo dès sa sortie de prison, en août dernier. Ces dernières semaines, Marcel Gossio espérait la libération de son mentor Laurent Gbagbo. Il avait d’ailleurs commencé à réaménager et réhabiliter son immense résidence de Cocody-Ambassades, qu’il voulait mettre à la disposition de Laurent Gbagbo dès sa libération.
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