Centrafrique : face aux risques de « retour en arrière », Guterres en faveur d’un renouvellement du mandat de la Minusca
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, plaide pour un rôle accru des Nations unies en Centrafrique dans la perspective d’élections en 2020 ou 2021, dans un rapport remis récemment aux quinze membres du Conseil de sécurité.
« Les Nations unies, en particulier la Minusca (force de Casques bleus), devraient avoir un rôle plus important dans le processus de paix », juge-t-il. « Au vu du contexte actuel, certaines de ses missions doivent être renforcées, comme son soutien politique au processus de paix et à la stratégie sécuritaire », précise Antonio Guterres. « Deux nouvelles tâches sont recommandées : un soutien logistique à la défense nationale et aux forces de sécurité, et au processus électoral. »
Si ces orientations sont approuvées par le Conseil de sécurité, la Minusca pourrait apporter une aide à la Commission électorale nationale pour la préparation et la conduite des futurs scrutins présidentiel, législatif et locaux, estime Antonio Guterres. Le mandat de la Minusca, renforcée il y a un an de 900 hommes, arrive à échéance à la mi-novembre. Dans son document, le secrétaire général plaide pour un renouvellement d’un an avec des effectifs similaires : 11 650 militaires et 2080 policiers.
« Un risque réel de retour en arrière »
Dans son rapport, il relève que la situation en Centrafrique « reste extrêmement fragile avec un risque de retour en arrière toujours réel. »
Des groupes armés restent en position de force dans plusieurs régions et continuent de bénéficier de taxation et d’exploitation illégales des ressources naturelles. « Cette ‘guerre économique’, l’un des moteurs du conflit, doit cesser », souligne-t-il. Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés. Le pays (4,5 millions d’habitants) est classé parmi les plus pauvres au monde en dépit de sa richesse en diamants, or et uranium. Antonio Guterres ne détaille pas dans son rapport les actions de certains membres du Conseil de sécurité –Russie, Chine, Etats-Unis, France– en vue d’exemptions à l’embargo de l’ONU sur les armes à destination de la Centrafrique afin d’équiper ses forces de sécurité.
Le déploiement de ces dernières « et la réforme du secteur impliquent un soutien financier et logistique dans la durée pour changer la situation sur le terrain. Cela doit se traduire par des efforts accrus pour développer des forces de défense et de sécurité professionnelles, représentatives et bien réparties géographiquement », se borne-t-il à indiquer.
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