Affaire Khashoggi : la Tunisie condamne timidement le meurtre du journaliste

Vingt jours après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le ministre des Affaires étrangères tunisien a estimé que cette affaire ne devait « pas constituer une occasion pour déstabiliser le royaume ».

Le ministre des Affaires étrangères tunisien, Khemaies Jhinaoui, à Rome, le 9 février 2017 (image d’illustration). © Andrew Medichini/AP/SIPA

Le ministre des Affaires étrangères tunisien, Khemaies Jhinaoui, à Rome, le 9 février 2017 (image d’illustration). © Andrew Medichini/AP/SIPA

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Publié le 23 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le prince héritier, Mohamed Ben Salman, lors d’une réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 27 avril 2017 à Riyad. © Uncredited/AP/SIPA
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Affaire Khashoggi : l’onde de choc

États-Unis poussés à sortir de leur réserve vis-à-vis d’un allié historique, silence assourdissant des pays arabes, le prince héritier Mohamed Ben Salman fragilisé, l’Europe qui cherche en vain à parler d’une seule voix… Le scandale de la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi bouleverse les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient.

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La Tunisie sort du silence. C’est en présence du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en visite officielle dans le pays dimanche 21 et lundi 22 octobre, que son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui, a décidé de s’exprimer pour la première fois sur l’affaire Kashoggi.

Interpellé lors d’un point presse sur la question de l’assassinat reconnu samedi 20 octobre par Riyad, l’officiel tunisien a choisi de condamner le meurtre, la voix balbutiante et avec la plus grande des précautions. « La Tunisie souhaite également rappeler que l’Arabie Saoudite a accepté la requête de l’ouverture d’une investigation sur les causes et les circonstances de ce meurtre. En attendant ses résultats, cette affaire ne doit pas constituer une occasion pour déstabiliser le royaume », a-t-il nuancé.

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Avant cette déclaration, seuls le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Yémen et la Palestine avaient réagi, en exprimant leur soutien inconditionnel au régime wahhabite.

« Les discussions entre Jamal Khashoggi et ceux qu’il a rencontrés au consulat du royaume à Istanbul (…) ont débouché sur une rixe, ce qui a conduit à sa mort », a relayé l’agence officielle saoudienne SPA, citant le Parquet.

Sanctions : la France prudente

Lors du même point presse, le ministre français, a été quant à lui plus offensif. Il a qualifié l’assassinat du journaliste Jamal Kashoggi de « crime extrêmement grave, non avoué au départ ». Évoquant l’appel de l’Allemagne à suspendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite, en attendant la fin de l’enquête sur l’assassinat du journaliste, Jean-Yves Le Drian est resté évasif.

Toute réponse viendra en temps opportun, une fois la vérité établie

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« La France exige que toute la transparence soit faite sur cette affaire. Toute réponse viendra en temps opportun, une fois la vérité établie », a-t-il conclu.

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C’est dans le cadre d’une visite de travail de deux jours, qui a débuté dimanche 21 octobre, que Jean-Yves Le Drian s’est rendu en Tunisie. Ce déplacement avait pour but de veiller à la bonne mise en œuvre des projets annoncés par le président français Emmanuel Macron lors de sa dernière venue en Tunisie, en janvier 2018.

Le diplomate français a notamment été reçu au Palais de Carthage, lundi 22 octobre, par le président de la République Béji Caïd Essebsi.  Il s’agit de sa quatrième visite en Tunisie depuis juin 2017.

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