« Je n’ai rien fait »
Le turbulent rejeton du « Guide » libyen va revenir à Paris. Non pour quelque virée nocturne, mais pour répondre à une convocation de la justice française et comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris. N’étant pas couvert par l’immunité diplomatique, Hannibal Kadhafi est poursuivi par le parquet de Paris pour « violence volontaire sur personne vulnérable, en l’occurrence sa concubine enceinte », dans la nuit du 1er au 2 février, dans un hôtel parisien, et pour port d’arme non autorisé (un pistolet automatique Walther P-99).
« Je suis prêt à me présenter devant le tribunal pour faire face à ces accusations », a déclaré Hannibal, qui s’expliquait pour la première fois sur les écarts répétés dont il a été l’auteur en France (voir J.A.I. n° 2301). « Je n’ai rien fait, ni en France ni en Italie », a-t-il ajouté, faisant allusion à quelque acte répréhensible qu’il aurait commis l’an dernier à Rome. Il rejette en bloc les accusations rapportées de source judiciaire française et assure que c’est une cabale politique montée contre son pays.
Pour le moins contradictoires et confuses, ses explications visent vraisemblablement à politiser l’affaire. D’une part, il affirme qu’il est l’objet d’une « provocation montée contre la Libye et liée à [l’obtention] de contrats par des entreprises françaises à la place d’entreprises italiennes et russes ». De l’autre, il accuse, sans le nommer, un État arabe « voisin » de son pays d’avoir inventé les accusations de violence et de port d’arme dans une tentative « d’utilisation de l’islam contre la Libye ».
D’ores et déjà, on sait que sa compagne, Aline Skaf, a retiré la plainte qu’elle avait déposée dans un premier temps et que la jeune femme n’aurait pas été « battue », mais souffrirait d’un « traumatisme psychologique ». De son côté, la direction de l’hôtel où résidait Hannibal n’a pas non plus engagé de poursuites pour la porte endommagée durant l’incident. Convoqué selon la procédure de la « citation directe », le prévenu doit se présenter en personne à l’audience du tribunal correctionnel, sauf excuse valable.
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