Guichet élargi
À l’usage exclusif du Vieux Continent à sa création, la Banque européenne d’investissement a progressivement étendu son champ d’intervention aux pays du Sud.
Publié le 28 février 2005 Lecture : 3 minutes.
Créée le 25 mars 1957 par le traité de Rome, la Banque européenne d’investissement (BEI) a pour mission le maintien et le renforcement de la cohésion économique et sociale de l’Union. Aujourd’hui, la BEI compte vingt-cinq États actionnaires, dont certains parmi les nouveaux entrants ont besoin des moyens financiers nécessaires à la mise à niveau de leur économie. Ils s’adresseront à cet effet à la BEI, tout comme le font, depuis trente ans, ses autres nouveaux clients : les États méditerranéens ayant passé des accords de coopération puis d’association avec l’Union européenne (UE), ainsi que ceux concernés par le processus de Barcelone (Euromed). Conséquence : la BEI se trouve désormais présente, de par les opérations qu’elle finance directement ou indirectement et les emprunts qu’elle contracte, dans cent cinquante pays.
Les moyens d’action de la BEI ont été renforcés et élargis par la création, le 18 octobre 2002, de la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (Femip). Cette stratégie a donné lieu, de la part de la BEI, à l’élaboration d’Innovation 2000 Initiative (I2I), qui met l’accent sur les cinq secteurs prioritaires suivants :
– les ressources humaines, « principal atout de l’Europe et qui doivent être au centre des politiques de l’Union ». Dans ce secteur, la BEI appuiera toutes les initiatives, telles que la modernisation des équipements dans les écoles, lycées et universités, notamment ceux qui rendent familière « la culture électronique » ;
– le développement d’une politique de l’innovation au sein des PME grâce au financement, en coopération avec le secteur bancaire, d’opérations de capital-risque, au développement du recours au « capital d’amorçage » et à la création d’incubateurs pour la naissance de nouvelles entreprises ;
– le secteur de la recherche, avec notamment le financement des investissements immatériels et la mise en oeuvre de nouveaux schémas de financement du capital-risque ;
– le développement des réseaux de technologie de l’information et de la communication, en donnant la priorité aux technologies innovantes, aux opérations qui développent la concurrence et à celles qui concernent la couverture des régions les moins développées ;
– la diffusion de l’innovation par la dynamisation de l’audiovisuel.
Pour ce qui a trait au financement des opérations entrant dans le cadre de l’I2I, « une série de décisions intervenues en juin 2000 ont conduit à une réforme importante du Fonds européen d’investissement (FEI), une structure tripartite, créée en 1994, rassemblant la Banque, la Commission de Bruxelles et un groupe de banques et d’institutions financières européennes. Objectif : mettre à la disposition de l’UE un instrument puissant, opérant en étroite collaboration avec le secteur bancaire et capable de soutenir, par des financements de capital-risque, l’économie de l’innovation et de la connaissance dans ses domaines les plus porteurs.
Le 13 décembre 2003, le Conseil de Bruxelles crée la Femip renforcée. Sa mission dans les pays partenaires méditerranéens (PPM) consiste à :
– renforcer les financements à risque du secteur privé grâce à l’établissement d’un fonds fiduciaire alimenté par ceux des pays de l’Union qui veulent le faire et la mise en place de financements en monnaie locale, pour éviter les risques de change ;
– renforcer, au sein du Comité interministériel de la Femip, le dialogue avec les partenaires de l’Union ;
– organiser des tables rondes dans les pays méditerranéens avec les entrepreneurs et les banquiers ;
– coordonner l’action des institutions internationales grâce à un accord de partenariat tripartite passé entre la BEI, la Commission européenne et la Banque mondiale ;
– ouvrir dans la région des bureaux de la BEI. Un bureau a déjà été ouvert au Caire, à Tunis et à Rabat.
