Burundi : le gouvernement absent aux pourparlers « de la dernière chance » à Arusha

Le gouvernement burundais a annoncé qu’il serait absent de la dernière session du dialogue de sortie de crise au Burundi, prévue à partir de mercredi 24 octobre à Arusha, en Tanzanie. L’objectif affiché de ces discussions était l’organisation d’élections « inclusives » en 2020.

Un policier près d’un bureau de vote, lors de la présidentielle de 2015 au Burundi (archives). © Jerome Delay/AP/SIPA

Un policier près d’un bureau de vote, lors de la présidentielle de 2015 au Burundi (archives). © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 24 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Le mois d’octobre étant un mois de deuil au Burundi, le gouvernement a suggéré un report de la session que la facilitation a convoqué ce 24 octobre et garde l’espoir que cette dernière s’associe, comme d’accoutumée, aux Burundais dans ces moments de tristesse», a annoncé mardi 23 octobre le gouvernement sur son compte Twitter, pour justifier son absence à la dernière séance de dialogue qui doit démarrer mercredi à Arusha.

Le Burundi a commémoré le 13 octobre l’assassinat en 1961 du «héros de l’indépendance», le prince Louis Rwagasore, et le 21, celui du «héros de la démocratie», Melchior Ndadaye, le premier président hutu démocratiquement élu en 1993, assassiné lors du coup d’État d’octobre de la même année.

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Une réunion boycottée par les partis proches du pouvoir

Le CNDD-FDD, parti au pouvoir, a également indiqué mardi dans la presse locale qu’il ne serait pas représenté à Arusha si le gouvernement du Burundi et la facilitation ne s’accordaient pas sur les personnes qui « prendront part à la session de la signature de la feuille de route menant vers les élections de 2020 ». La vingtaine de partis proches du régime burundais ont annoncé dans la foulée qu’ils boycotteraient une réunion « à laquelle le gouvernement ne participe pas ».

>>> À LIRE – Crise au Burundi : clôture provisoire des pourparlers à Arusha

« Aucun représentant du pouvoir et des alliés ne se trouve jusqu’ici à Arusha alors qu’on leur a envoyé des billets pour mardi depuis quelques jours (…) Des discussions sont toujours en cours avec le gouvernement, mais je ne suis pas très optimiste », a confirmé une source proche du facilitateur, l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa. Seuls une vingtaine de leaders de l’opposition interne et externe ont donc atterri à Arusha depuis mardi pour participer à cette session présentée comme celle « de la dernière chance ».

Le pouvoir du CNDD-FDD n’a jamais voulu négocier avec son opposition pour sortir le Burundi de la crise

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« C’est un prétexte fallacieux et enfantin, car ce gouvernement n’a jamais décrété un seul jour de deuil pour ces deux héros depuis qu’il est au pouvoir », a réagi Anicet Niyongabo, secrétaire général du Cnared, la plate-forme regroupant l’opposition extérieure, joint au téléphone à Arusha. « Ça montre une fois de plus que le pouvoir du CNDD-FDD n’a jamais voulu négocier avec son opposition pour sortir le Burundi de la crise», a-t-il poursuivi, appelant la facilitation à ne pas reculer.

Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Sa réélection en juillet de la même année a déclenché une crise qui a fait au moins 1 200 morts et déplacé plus de 400 000 personnes. Ces violences ont poussé la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête.

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