Le Cameroun va lever 150 milliards de F CFA à la Bourse de Douala
La Commission camerounaise des marchés financiers vient de donner son aval à l’émission d’un emprunt d’État de 150 milliards de francs CFA. 70 % de cette somme sera utilisée pour financer des infrastructures nécessaires à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, prévue en juin 2019.
Une décision de la Commission des marchés financiers, publiée le 22 octobre, autorise le gouvernement camerounais à émettre une obligation à 5 ans de 150 milliards de francs CFA (228,7 millions d’euros) à la bourse des valeurs de Douala. Le coupon de cet emprunt d’État est de 5,6 % par an.
« Compte tenu de la qualité de sa signature, l’on devrait s’attendre à une sursouscription, comme la dernière fois », expliquait un analyste financier à Jeune Afrique à la fin septembre.
Financer les infrastructures de la CAN
Environ 70 % de cette somme levée auprès d’investisseurs domestiques sera utilisée pour financer certaines infrastructures de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), que le Cameroun doit organiser en juin 2019. 36 milliards de F CFA seront destinés au complexe sportif d’Olembé (banlieue de Yaoundé) et 34 milliards de F CFA au stade omnisport de Japoma (banlieue de Douala). La ville de Garoua recevra au total 20 milliards de F CFA pour la réhabilitation de quatre terrains de football, tandis que Bafoussam obtiendra 9 milliards de F CFA pour la construction d’un stade annexe et la réfection de quatre infrastructures sportives.
Parmi les autres projets financés grâce à cet emprunt figure également le barrage hydroélectrique de Memve’ele, dans le sud du pays, qui bénéficiera de 9 milliards de F CFA.
Alors que des retards importants sont enregistrés sur les infrastructures de la CAN 2019, la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé le 29 septembre qu’elle rendrait fin novembre sa « décision finale » sur la tenue de la compétition dans le pays.
« Dégradation de la solidité financière » pour Moody’s
Cette levée intervient concomitamment à l’annonce de la réélection de Paul Biya au Cameroun, le 22 octobre. L’agence de notation Moody’s, dans un commentaire sur le résultat de la présidentielle camerounaise, considère probable la poursuite de la dégradation de la solidité financière du pays. Et menace : si des pressions venaient à apparaître sur les finances publiques du pays, Moody’s pourrait dégrader sa note souveraine.
D’après le FMI, la dette publique est passée de 33,3 % du PIB en 2016 à 38,2 % en 2017. Environ un tiers de cette dette est domestique. Elle devrait atteindre 38,7 % à la fin de l’année 2018. Si le FMI s’inquiète de la hausse rapide de la dette publique, appelant à une limitation stricte des nouveaux emprunts, Yaoundé pense encore avoir de la marge avec un plafond communautaire fixé à 70 % du PIB par la Cemac.
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