Déraillement au Maroc : le conducteur du train inculpé pour « homicide involontaire »
Le conducteur du train dont le déraillement a fait sept morts et 125 blessés, mardi 16 octobre entre Rabat et Kénitra, a été inculpé mardi 23 octobre pour « homicide et blessures involontaires », a annoncé le parquet, mettant en cause un excès de vitesse.
Cet accident, qui a eu lieu le 16 octobre, s’était produit au nord de Rabat, au niveau de la commune de Sidi Bouknadel. Le conducteur du train a été déféré en état d’arrestation devant le tribunal de première instance de Salé, près de Rabat, selon le parquet.
Il encourt jusqu’à cinq ans de prison s’il est reconnu coupable d’ « homicide et blessures involontaires « .
158 km/h au lieu de 60 km/h
« L’excès de vitesse » du train, qui a atteint 158 km/h à l’endroit de l’accident au lieu de la limite maximale autorisée de 60 km/h, est « la cause du déraillement », a affirmé le parquet.
Les images spectaculaires de l’accident, survenu à une vingtaine de kilomètres au nord de Rabat, le lourd bilan humain et le mutisme initial de la compagnie ferroviaire marocaine ONCF, avaient suscité colère et indignation au Maroc.
>>> À LIRE – Maroc : le déraillement meurtrier de Sidi Bouknadel suscite des interrogations sur l’état du réseau ferroviaire
Outre les sept morts, le dernier bilan officiel fait également état de 125 blessés, dont sept dans un état grave. Un Français figure parmi les passagers tués.
« Des données fabriquées visant à semer la zizanie »
L’Office national des chemins de fer (ONCF), qui fait constamment l’objet de critiques pour les retards et l’état des trains, a été largement pointé du doigt dans la presse locale et sur les réseaux sociaux. Certains usagers ont affirmé que les responsables de l’ONCF n’ont pas tenu compte des alertes sur « des dysfonctionnements » relevés par des voyageurs d’un train précédent. La compagnie a démenti ces accusations dans un communiqué.
Un rapport de la Cour des comptes avait fait état d’un « suivi insuffisant (…) de la maintenance »
L’ONCF a par ailleurs dénoncé des « informations mensongères » et des « données fabriquées visant à semer la zizanie », en réaction à des statistiques publiées par un homme présenté comme un lanceur d’alerte anonyme. Ce dernier avait mis en ligne un site Internet pour suivre en direct les retards enregistrés par les trains de l’ONCF et qui concernent, selon lui, 70% de la flotte en moyenne.
Un rapport de la Cour des comptes publié en 2017 avait fait état d’un « suivi insuffisant des indicateurs de performance de la maintenance » chez la compagnie ferroviaire, et des « retards de trains à cause d’incidents liés aux composantes de l’infrastructure ».
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