Fanatique
A l’occasion de Achoura, on a vu de nouveau à la télé les images de flagellants chiites se fouettant à qui mieux mieux dans les rues de Téhéran ou de Bassora, et faisant gicler leur sang pour mieux prouver leur foi ou leur affliction, ou les deux. On a parlé de fanatisme et, étymologiquement parlant, on a eu raison.
Flash-back. Bellone était la déesse de la guerre chez les Romains. Les prêtres qui logeaient dans son temple, à Rome, étaient appelés fanaticus (fanatici au pluriel), ce qui signifie simplement « relatif au temple », puisque temple se dit fanum en latin.
Or ces zigotos avaient l’habitude de parcourir la ville, de temps à autre, gigotant,
dansant et criant, saisis d’un délire sacré. Exactement comme nos amis les chiites le
font aujourd’hui, ils s’infligeaient des blessures qui saignaient abondamment. Pour se purifier, la populace buvait le sang qui coulait de leurs plaies. Beurk ! Qui a dit que
Rome était l’acmé de la civilisation ?
Dès l’époque, le mot fanatique avait pris un sens proche du sens actuel puisque mon vieux Gaffiot en donne les acceptions suivantes 1) inspiré, rempli d’enthousiasme 2) exalté, en délire, frénétique.
Mais au moins le fanatique d’antan ne faisait de mal qu’à lui-même. Aujourd’hui, c’est les autres qu’il veut saigner comme des cochons. Triste époque. Même les fanatiques ne sont plus ce qu’ils étaient.
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