Privatisations au Maroc : le Trésor table sur 5 à 6 milliards de dirhams

Pour sa première loi de finances, Mohamed Benchaâboun a prévu de céder des participations de l’État dans plusieurs sociétés… sans pour autant avancer le nom des établissements concernés.

Mohamed Benchaaboun, le grand argentier du Maroc, est membre du RNI. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Mohamed Benchaaboun, le grand argentier du Maroc, est membre du RNI. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Publié le 25 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Aucune entreprise n’est identifiée à ce stade », assurent les services du ministère des Finances, alors que le budget 2019, présenté le 10 octobre en conseil des ministres, table sur un produit de cession d’environ 5 à 6 milliards de dirhams.

Cela faisait huit ans qu’aucune loi de finances marocaine n’avait pas intégré de privatisation, même si en juin 2016, le gouvernement a cédé 40 % du capital de la Société d’exploitation des Ports (Sodep), plus connue sous son nom commercial «Marsa Maroc », sur la Bourse de Casablanca pour 1,9 milliard de dirhams.

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Cette fois, le processus concernera des entreprises dont le capital a déjà été ouvert au privé, précise seulement le ministère. Ce qui ouvre de nombreuses hypothèses, de Maroc Telecom à Marsa Maroc en passant par les banques publiques telles que CIH ou le Crédit agricole du Maroc.

Réforme en vue pour les établissements publics

Ce désengagement de l’État était réclamé de longue date par  la Cour des comptes, pour laquelle le gouvernement doit se débarrasser des entreprises dont les activités relèvent de la libre entreprise et qui sont dans des secteurs concurrentiels.

>>> À LIRE : Crédit agricole du Maroc, retraites… Ce qu’il faut retenir du rapport de la Cour des comptes

Le nouveau ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, qui vient du secteur bancaire, prépare aussi une stratégie pour les établissements publics, dont le statut empêche la privatisation. Ces derniers devront se recentrer sur leur domaine d’activité et se libérer de toutes les missions qui ne font pas partie de leur cœur de métier et des participations qu’ils détiennent dans des entreprises.

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« Nous voulons qu’ils soient concentrés sur leurs missions principales, qu’ils les fassent correctement, dans les règles de l’art. Par la suite, on valorisera l’ensemble du patrimoine qui ne sert pas l’exploitation », précise le ministre Benchâaboun. Grâce à la cession de ces actifs qui ne rapportent rien à l’État, les établissements publics vont pouvoir nourrir leurs propres caisses et celles du gouvernement, et payer les créanciers au bord de l’asphyxie. Le Trésor devrait ainsi récupérer 2 milliards de dirhams cette année.

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