Apollinaire Compaoré, seul candidat à la présidence du patronat burkinabè
Le fondateur du groupe diversifié Planor Afrique, unique candidat pour succéder à Birahima Nacoulma à la tête du patronat burkinabè, est désormais assuré d’en prendre les commandes. Son élection est prévue le jeudi 25 octobre.
La succession de Birahima Nacoulma, décédé en août 2018, à la tête du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) est désormais jouée d’avance. Lors d’une assemblée générale prévue le jeudi 25 octobre, les patrons burkinabè devraient entériner la candidature d’Apollinaire Compaoré, l’emblématique propriétaire du conglomérat Planor Afrique (télécoms, banques, assurances, distribution) à la tête du CNPB.
« Nous avons manœuvré pour qu’il [Compaoré] soit désigné par consensus », explique à Jeune Afrique un influent homme d’affaires. « Apollinaire Compaoré est un entrepreneur qui a du mérite en termes de rayonnement sous-régional. Il dirige des sociétés qui ont pignon sur rue au Burkina. Ses capacités managériales et son succès dans les affaires lui confèrent la stature pour présider le patronat », renchérit un patron burkinabè.
Une équipe expérimentée épaule Apollinaire Compaoré, qui aura à ses côtés Seydou Diakité (groupe Bolloré) comme premier vice-président. Idrissa Nassa, fondateur du groupe bancaire Coris Bank International, et Abdoulaye Nabolé, patron de la Filature du Sahel, complètent le tableau aux postes de deuxièmes vice-présidents.
De nombreux soutiens
Apollinaire Compaoré compte parmi ses soutiens le Cercle des jeunes chefs d’entreprises, conduit par Mahamadi Savadogo, par ailleurs président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina. L’entrepreneur de 66 ans a également rallié à sa cause le Conseil interprofessionnel des entreprises du Burkina (Cidef) qui rassemble 53 entreprises, et totalisait un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards de F CFA (915 millions d’euros) en 2016.
Cette désignation par consensus du bureau du CNPB fait suite à l’adoption par l’organisation patronale en juillet 2018 de nouvelles règles pour encadrer sa présidence : les conditions d’éligibilité et le régime électoral ont été revus et le mandat limité à cinq ans, renouvelable une fois.
Une organisation peu dynamique
Dirigé par Birahima Nacoulma jusqu’à sa disparition en août dernier, le CNPB était plongé dans une certaine léthargie. Un comité dirigé par Barro Djanguinaba avait alors été désigné pour conduire le processus devant aboutir à l’élection du futur président. Ce dernier s’est finalement désisté au profit de Lassiné Diawara, figure incontournable du milieu des affaires burkinabè qui a conduit le processus. Ce très respecté homme d’affaires bobolais a longtemps codirigé la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina aux côtés du défunt Oumarou Kanazoé.
L’enjeu de la nouvelle direction est de taille car le CNPB était pratiquement inexistant dans la sphère économique, selon les mots d’un homme d’affaires de premier plan. « Si j’obtiens la confiance des patrons, je m’engage à redorer le blason du patronat », a déclaré Apollinaire Compaoré à Jeune Afrique.
En compétition au départ, Élie Justin Ouédraogo, directeur national de la compagnie minière canadienne Semafo, considéré comme le principal concurrent de Compaoré, a finalement renoncé à briguer la présidence du patronat.
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