Afrique du Sud : les prévisions de croissance revues à la baisse, la crise s’installe

Le nouveau ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, a confirmé mercredi 24 octobre devant le Parlement la mauvaise passe économique que traverse le pays.

Tito Mboweni, le ministre sud-africain des Finances, avec Cyril Ramaphosa, le 9 octobre 2018. © AP/SIPA

Tito Mboweni, le ministre sud-africain des Finances, avec Cyril Ramaphosa, le 9 octobre 2018. © AP/SIPA

Publié le 25 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

C’est une déclaration qui vient conforter la récession à laquelle fait face la première puissance industrielle africaine. « Les prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud ont été revues à la baisse de 1,5% à 0,7%. La croissance devrait dépasser les 2% en 2021 avec le retour de la confiance », a déclaré le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, lors d’un discours prononcé devant les députés, mercredi.

Stabiliser la dette

Avec un taux de chômage avoisinant les 28%, les plus durement touchés sont les « Sud-Africains ordinaires » qui, selon Tito Mboweni, sont dans une « période difficile » car « les prix, notamment de l’électricité et des carburants ont augmenté ».

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Reconnaissant que le pays se trouve « à un tournant », Mboweni s’est par ailleurs engagé à « stabiliser » et « diminuer le plus rapidement possible » la dette, qui a atteint un niveau exceptionnel. Le ministre des Finances a promis de ramener le niveau de la dette à 60% du PIB en 2024 et de faire passer le déficit, actuellement de 4,2% du PIB, à 4% d’ici à 2022.

Restaurer la confiance

Faisant écho aux engagement du président Cyril Ramaphosa qui, dès son élection en février dernier, s’était engagé à « inverser le cours de la corruption », Tito Mboweni a fait de la lutte contre la corruption l’un des grands chantiers auxquels il entend s’attaquer. « Trop d’argent a disparu. Nous devons restaurer la bonne gouvernance et lutter contre la corruption sous toutes ses formes… des problèmes graves de gouvernances existent à travers tout le secteur public », a-t-il déclaré devant le Parlement.

Une allusion transparente aux multiples affaires qui ont poussé l’ancien président Jacob Zuma à la démission en février dernier. Depuis des semaines, une commission est chargée de se pencher sur ces affaires, en particulier celles concernant le pillage des caisses de l’État et des entreprises publiques. L’objectif est de tenter de rassurer les investisseurs, largement échaudés par les scandales politico-judiciaires de ces derniers mois.

Tito Mboweni est le cinquième ministre des Finances en trois ans, après la démission, il y a deux semaines, de son prédécesseur, le respecté Nhlanhla Nene, qui avait lui aussi été mis en cause dans le cadre d’une affaire de corruption présumée.

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