Congo-Brazzaville : six policiers jugés dans l’affaire des 13 jeunes morts dans un commissariat

Le procès des six policiers accusés d’ « homicide involontaire » dans l’affaire des treize jeunes décédés fin juillet dans un commissariat de police à Brazzaville, s’est ouvert le 25 octobre dans un tribunal congolais.

Dans une rue de Brazzaville, en 2016 (Illustration). © Baudouin Mouanda pour JA.

Dans une rue de Brazzaville, en 2016 (Illustration). © Baudouin Mouanda pour JA.

Publié le 26 octobre 2018 Lecture : 1 minute.

La justice congolaise a ouvert le 25 octobre le procès des six policiers accusés d’ « homicide involontaire » dans l’affaire des treize jeunes décédés dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier dans le commissariat de police de Chacona (dans le quartier de Mpila, à Brazzaville).

Ces six prévenus, mis aux arrêts peu après la mort des jeunes, sont poursuivis pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger ». Comme les proches des victimes, l’État congolais s’est constitué partie civile dans cette affaire. Les avocats des victimes et ceux de la défense ont demandé au tribunal de « reconsidérer » le rôle de l’État.

la suite après cette publicité

La responsabilité de l’État au centre

Les circonstances de leur mort et la responsabilité de l’État sont au cœur de l’affaire. « L’État n’a pas souffert du préjudice occasionné par les prévenus, les policiers qui sont ses préposés. Il faut plutôt le placer dans le statut de civilement responsable », a déclaré le 25 octobre Me Yvon-Éric Ibouanga, un des avocats des victimes. Pour Me Nestor Obambe, avocat de la défense, « il y a la théorie du cumul de responsabilité : un préposé ne répond pas des actes qu’il pose quand il est en service. C’est l’État qui est responsable ». Le tribunal ne s’est pas prononcé sur ce point.

Dans un rapport publié en septembre, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) a affirmé que « ces jeunes avaient été torturés et exécutés » au commissariat de police. Dès le 23 juillet, l’OCDH avait alerté sur le drame, évoquant une « exaction de la police » et réclamant une enquête. « De façon anonyme, des policiers nous ont témoignés que certains corps baignaient dans le sang », a notamment déclaré à l’AFP Trésor Nzila, directeur exécutif de l’observatoire.

Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3,049 euros) par famille pour l’enterrement des victimes.

La prochaine audience est prévue pour le 8 novembre.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires