Papy fait de la résistance
Publié le 28 janvier 2008 Lecture : 1 minute.
Charles Kumi Gyamfi, plus connu en Afrique de l’Ouest par ses initiales, « C.K. » (prononcez à l’anglaise « Cee Kay »), est, avec feu Baba Yara et Abedi Pelé, l’un des plus grands footballeurs ghanéens de tous les temps. Capitaine du Black Star en 1956, il en devint par la suite l’entraîneur et remporta à trois reprises la Coupe d’Afrique des nations (en 1963, 1965 et 1982). À 79 ans, il sort de sa retraite à l’occasion de cette CAN 2008. Pour fustiger les footballeurs d’aujourd’hui, « uniquement motivés par l’argent » et peu soucieux de « l’amour du jeu et du maillot national ». Champion d’Afrique en 1994, le Nigérian Daniel Amokachi abonde dans le même sens : « Par peur de se blesser, explique-t-il, les joueurs [expatriés] ne se livrent pas à fond. Leur rendement ne dépasse pas 65 % à 70 % de ce qu’il est dans leurs clubs respectifs. »
Tout cela ressemble fort à un mauvais procès. Les professionnels expatriés constituent l’élite du football africain. Ils ne doivent rien à leurs fédérations d’origine, qui n’ont pas investi un centime pour leur formation, s’abstiennent généralement de les rémunérer, mais s’empressent de faire appel à eux dans l’espoir d’en retirer quelque bénéfice sportif ou financier. Alors, de grâce, qu’on cesse de leur faire la leçon !
Certes, les expatriés participant à la CAN redoutent de se blesser parce qu’ils ne se sentent pas protégés par des arbitres souvent trop laxistes et que les pelouses africaines ressemblent généralement à des « champs de patates », selon l’expression imagée de Claude Leroy, l’entraîneur du Ghana. Par ailleurs, ils ne disposent pas en sélection nationale d’un encadrement suffisamment professionnel. Si des joueurs aussi talentueux que le Malien Frédéric Kanouté (FC Séville), le Camerounais Samuel Eto’o (Barcelone) ou l’Ivoirien Emmanuel Eboué (Arsenal) peinent à trouver leurs marques sur les terrains africains, il doit bien y avoir une raison, non ?
