Où sont les Africains ?
Publié le 28 janvier 2008 Lecture : 1 minute.
Ambiance morose à Davos, dans les Alpes suisses. Le rendez-vous annuel des leaders économiques et politiques mondiaux a été assombri par les menaces de récession qui planent sur les économies des pays riches. Du coup, les quelque 2 400 participants n’ont pas trouvé beaucoup de temps pour s’occuper des plus pauvres. Oublié, le plan Marshall pour l’Afrique annoncé, en janvier 2005, par Tony Blair, l’ancien Premier ministre britannique Oubliées, les incantations chiraquiennes en faveur de l’instauration d’une taxe sur les billets d’avion destinée à secourir le continent Oublié, le coup d’éclat de l’actrice Sharon Stone, qui, en quelques minutes, était parvenue à collecter 1 million de dollars au profit de la lutte contre le paludisme Du 23 au 27 janvier 2008, ceux qui ont affiché leur ambition d’« améliorer l’état du monde », conformément au slogan du Forum économique mondial, prêchaient d’abord pour leur (riche) paroisse.
Certes, il s’est trouvé quelques bonnes âmes – toujours les mêmes – pour mettre les dirigeants face à leurs responsabilités. Le chanteur Bono a reproché au G8 de ne pas avoir tenu les promesses faites à l’Afrique, tandis que le futur retraité Bill Gates appelait de ses vux un capitalisme plus soft, dans lequel les entreprises profitables s’empresseraient de voler au secours des pays pauvres. Ce dernier a même fait un don de 306 millions de dollars au profit des agricultures africaines et asiatiques. Mais le moins que l’on puisse dire est que le continent n’a pas été au centre des débats.
Les responsables politiques africains ne se sont d’ailleurs pas précipités à Davos. On y a vu le Sénégalais Abdoulaye Wade et le Nigérian Umaru Yar’Adua, une dizaine de ministres sud-africains, nigérians et égyptiens, et c’est à peu près tout. Seul Jacob Zuma, le nouveau président de l’ANC, qui représentait l’Afrique du Sud à la place de son rival Thabo Mbeki, paraissait ravi d’être là. Il a rencontré des patrons et des journalistes venus du monde entier. Pour lui au moins, c’était un forum « fantastique ».
