Gabon : quand le Premier ministre prête à Jeune Afrique des propos imaginaires sur l’opposant Alexandre Barro-Chambrier
Contrairement à ce qu’a affirmé le Premier ministre gabonais Emmanuel Issoze Ngondet, Jeune Afrique ne l’a aucunement contacté afin de « mettre un terme » à la candidature aux législatives d’Alexandre Barro-Chambrier.
Les périodes électorales sont propices aux excès. Et les surenchères qui s’y pratiquent sont parfois surprenantes.
Le 25 octobre, à Awendjé, un quartier de Libreville, le premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet était venu galvaniser les troupes du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Le candidat du parti présidentiel, Séverin-Pierre Ndong Ekomi, affrontera en effet ce samedi, lors du deuxième tour des législatives, l’un des très rares ténors de l’opposition encore en lice, Alexandre Barro-Chambrier (ABC), dans le 4e arrondissement de Libreville.
Dans une vidéo qui a essaimé sur les réseaux sociaux depuis ce matin, le ton est leste lorsque le Premier ministre évoque la candidature d’ABC, ou encore l’ombre de Jean Ping, rival s’il en est du président Ali Bongo Ondimba (ABO) : « [Alexandre Barro-Chambrier] sait que “le Jaune” ne peut plus être candidat – “le Jaune”, vous savez bien de qui il s’agit ! [Jean Ping, ndlr]. […] Il pense que c’est son heure, il a 60 ans… Et s’il est élu député, il va se présenter chez nous comme le chef de l’opposition, mais surtout à l’étranger, parce qu’il aime beaucoup parler à l’étranger », lance Emmanuel Issoze Ngondet devant des militants acquis à sa cause.
Dans la phrase suivante, le Premier ministre gabonais poursuit, particulièrement offensif, en se prévalant d’une discussion imaginaire avec un interlocuteur de JA qu’il s’abstient toutefois de nommer : « Les gens de Jeune Afrique m’ont appelé pour me dire : “Ben, pourquoi vous ne faites rien pour mettre un terme à la présence de Barro-Chambrier, alias Satanas, au 4e arrondissement ?” »
Jeune Afrique conteste vigoureusement cette allégation et nie avoir discuté avec Emmanuel Issoze Ngondet de la candidature d’Alexandre Barro-Chambrier. Mais notre hebdomadaire est malheureusement habitué à de telles « fake news », en particulier en période électorale.
Le 7 octobre, jour de l’élection présidentielle au Cameroun (au lendemain du premier tour des législatives au Gabon), nous avions ainsi dû nous fendre d’un démenti suite à la circulation d’une fausse couverture de notre journal qui dénigrait Maurice Kamto.
Nous en faisons de même aujourd’hui pour contester les propos que nous prête abusivement Emmanuel Issoze Ngondet, préférant renvoyer nos lecteurs aux articles récents que nous avons publiés sur Alexandre Barro-Chambrier :
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