Les étrangers dans l’expectative
Publié le 28 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.
Coup sur coup, les ambassades britannique et américaine à Alger ont vivement conseillé à leurs ressortissants de différer tout projet de voyage dans ce pays. À cause, bien sûr, de l’attentat-suicide du 11 décembre contre le siège algérois des Nations unies et de la multiplication des menaces d’Al-Qaïda au Maghreb contre les étrangers.
Ces deux warning travel n’ont pas ému outre mesure les autorités algériennes, qui en ont vu d’autres depuis les années 1990. Lancés un mois après les faits, ils auraient même pu passer inaperçus si deux événements plus récents n’avaient accru leur retentissement. D’abord, la velléité de l’ONU de diligenter une enquête indépendante sur les événements du 11 décembre. Ensuite, la décision du groupe Renault de rapatrier les familles de ses salariés expatriés en Algérie. Le gouvernement algérien a réagi à la première annonce, mais s’est abstenu de commenter la seconde.
La crise avec les Nations unies a été rapidement circonscrite, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, ayant borné la mission de la commission d’enquête à la rédaction d’un rapport sur l’amélioration de la sécurité du personnel onusien dans les pays « sensibles ». Reste le cas Renault.
L’annonce du rapatriement des familles de six employés français risque d’avoir de fâcheuses conséquences. La récente décision du groupe français d’installer une usine de montage chez le voisin et rival marocain n’avait eu aucune incidence sur les ventes en Algérie. Renault a même augmenté ses parts de marché et conservé, pour la deuxième année consécutive, sa place de numéro un. Mais il n’en sera pas forcément toujours ainsi.
Quoi qu’il en soit, il serait pour l’instant exagéré de parler de « sauve-qui-peut » général. Avant les premières attaques d’Al-Qaïda, en avril 2007, les ressortissants étrangers résidant en Algérie étaient environ trente mille. À la fin de cette même année, leur nombre avoisinait trente-cinq mille. À en juger par les projets d’investissements en cours, il ne devrait pas diminuer en 2008.
