Cameroun : une cinquantaine de militants d’opposition arrêtés

Une cinquantaine de militants du parti de l’opposant Maurice Kamto, qui conteste les résultats officiels de la présidentielle camerounaise du 7 octobre, ont été arrêtés samedi à Douala (Cameroun) lors d’une marche non autorisée, a annoncé sur les réseaux sociaux le porte-parole de M. Kamto.

Un panneau de campagne du président sortant du Cameroun, Paul Biya, au marché Mokolo de Yaoundé, au Cameroun, le 11 octobre 2018. (photo d’illustration) © Sunday Alamba/AP/SIPA

Un panneau de campagne du président sortant du Cameroun, Paul Biya, au marché Mokolo de Yaoundé, au Cameroun, le 11 octobre 2018. (photo d’illustration) © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 27 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Ce jour, arrestations massives des militants (Me Michèle Ndoki et une cinquantaine d’autres) et sympathisants manifestant pacifiquement », a posté sur Facebook Olivier Bibou-Nissack, porte-parole de l’ex-candidat à l’élection du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

M. Kamto est arrivé deuxième à la présidentielle avec 14,23% des suffrages, derrière Paul Biya, réélu pour un septième mandat avec 71,28% des voix.

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L’opposant ne reconnaît pas les résultats officiels et revendique la victoire.

Vendredi soir, un tract non signé a circulé sur les réseaux sociaux appelant à la « résistance nationale au hold-up électoral », appelant notamment à marcher samedi à Douala.

Les militants du MRC ont été arrêtés durant cette marche, selon des sources concordantes.

Parmi les personnes arrêtées figure Me Michèle Ndoki, l’un des avocats de Maurice Kamto qui avait plaidé devant le Conseil constitutionnel pour dénoncer des « fraudes massives et systématiques ».

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« Ils sont détenus à la Police judiciaire (du quartier) Bonanjo » de Douala, a dit à l’AFP Paul-Eric Kingue, poids lourd du camp Kamto et ancien directeur de campagne du candidat.

« Le siège du MRC à Douala a été saccagé », a affirmé M. Kingue. L’accès au siège a été bloqué à l’AFP par des membres des forces de sécurité en fin de matinée samedi.

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« Le siège du MRC à Douala pris d’assaut en ce moment-même par des hommes en tenue », a de même posté sur les réseaux sociaux M. Bibou-Nissack. « Le siège est en cours de mise à sac et de destruction ».

Joint par l’AFP, les autorités camerounaises n’avaient pas répondu en milieu d’après-midi.

Vendredi, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait prévenu que « toutes les tentatives de troubles à l’ordre publique seraient traitées avec la plus grande fermeté ».

« L’administration a jusqu’à lors fait preuve de retenue. Il est toutefois de mon devoir de prévenir que désormais nous n’allons tolérer aucun désordre », a déclaré le ministre.

« Avec la proclamation des résultats (de la présidentielle), le processus est terminé », a indiqué M. Atanga Nji en précisant que « les manifestations publiques doivent désormais se dérouler dans les conditions prévues par la loi ».

L’organisation de ces manifestations est soumise à une procédure de déclaration préalable auprès des autorités. Mais les demandes introduites par l’opposition et la société civiles se soldent très souvent par des interdictions.

Lundi, le Conseil constitutionnel avait proclamé les résultats de la présidentielle donnant Paul Biya vainqueur, à 85 ans dont 35 à la tête du Cameroun.

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