Les héritiers noirs de Gandhi
Bien que les actions entreprises par Gandhi en Afrique du Sud, au début du siècle, visaient essentiellement à améliorer le sort de la minorité indienne, sa méthode originale de résistance non-violente contre le pouvoir blanc a influencé les leaders des mouvements noirs balbutiants. Des liens étroits se sont noués entre Gandhi et l’ANC. C’est dans les presses de la ferme Phoenix de Gandhi, à Durban, qu’est publié le premier manifeste de l’organisation antiapartheid.
« Dans les années 1960, écrit Mandela, les luttes de libération qui secouaient le continent africain étaient largement influencées par la pensée gandhienne. J’ai moi-même suivi la stratégie de non-violence tant que je l’ai pu, mais quand la résistance passive s’est révélée insuffisante pour contrer efficacement la force brute de l’oppresseur, nous avons été obligés de créer l’Unkhonto we Sizwe, qui était la branche militaire de l’ANC. » Mandela a inauguré, en 1997, à Pietermaritzburg, un monument commémorant la première campagne de désobéissance civile de Gandhi de 1913.
Le pasteur noir américain Martin Luther King, autre figure de la non-violence, a effectué à la fin des années 1950 un long pèlerinage en Inde pour s’imprégner de l’esprit de la philosophie du maître. Et a mis en pratique les stratégies de la non-violence pour obliger l’Amérique ségrégationniste à reconnaître les droits civiques fondamentaux des Noirs.
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