Blanchiment au Nigeria : prison ferme pour deux anciens dirigeants de l’ex-compagnie pétrolière Afren
Le 29 octobre, la cour d’assises de Londres a condamné l’ex-directeur général d’Afren et son directeur des opérations à des peines de six et cinq ans de prison. Les deux hommes ont profité de leur position clé dans cette société pétrolière, active au Nigeria jusqu’à sa faillite en 2015, pour percevoir des « paiements indus ».
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Vue du champ pétrolier Ebok exploité par Afren au Nigeria. © Afren
Au terme d’un procès parfois âpre et souvent technique, qui aura duré deux mois, la décision de la cour d’assises londonienne est tombée ce 29 octobre. Osman Shahenshah a été condamné en première instance à 6 ans d’emprisonnement, dont 3 fermes, et Shahid Ullah à 5 ans (dont 2 ans et demi fermes). Tous deux ont été reconnus coupables de blanchiment d’argent et d’abus de pouvoir lorsqu’ils étaient cadres dirigeants de la société pétrolière Afren.
À son apogée, début 2014, Afren, porté par ses fructueuses activités d’exploitation pétrolière au Nigeria – mais aussi à São Tomé-et-Principe, au Gabon, au Congo, en Côte d’Ivoire et au Ghana – pesait près de 2 milliards de livres sterling (2,4 milliards d’euros) à la bourse de Londres. La société a fait faillite en 2015, un an après avoir révélé au marché les résultats d’une enquête interne mettant à jour des « paiements indus » perçus par certains de ses employés, y compris Osman Shahenshah, son directeur général, et Shahid Ullah, son directeur des opérations.
En avril 2018, suite à cette affaire, les deux accusés s’étaient déjà vus interdire de diriger toute entreprise au Royaume-Uni pendant quatorze ans. Avec ce procès, les voici désormais condamnés à une peine bien plus lourde encore.
Trois virements pour un montant de total de 500 millions de dollars
« La cupidité a motivé ce crime », a réagi dans un communiqué Lisa Osofsky, la directrice de l’agence gouvernementale britannique Serious Fraud Office (SFO), qui a mené l’enquête avant de poursuivre les deux hommes. « Bien loin d’agir dans l’intérêt de l’entreprise, ils se sont servis d’Afren comme d’un compte en banque personnel pour financer une activité illicite, sans tenir compte des conséquences », a-t-elle poursuivi.
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