Centrafrique : Laurent Ngon-Baba élu président de l’Assemblée nationale

Laurent Ngon-Baba, député de Baboua et ancien ministre sous François Bozizé (2003-2012), a été élu lundi 29 octobre président de l’Assemblée nationale de la République centrafricaine. Il succède à Karim Meckassoua, destitué vendredi.

Laurent Ngon-Baba, député de Baboua, a été élu président de l’Assemblée nationale. © Creative Commons/Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme

Laurent Ngon-Baba, député de Baboua, a été élu président de l’Assemblée nationale. © Creative Commons/Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme

Publié le 29 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Laurent Ngon-Baba a été choisi par le groupe parlementaire de la présidence. « La majorité n’a présenté qu’un candidat et a voté en bloc », a expliqué à l’AFP Steve Koba, président du groupe parlementaire du président Faustin-Archange Touadéra, « Cœurs Unis ».

« Nous n’avons plus le droit à l’erreur », a déclaré Laurent Ngon-Baba, élu par 112 voix pour – 4 bulletins nuls. « Nous allons immédiatement prendre des mesures, surtout en ce qui concerne la gestion des ressources financières. »

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Un des motifs avancés par les députés pour la destitution vendredi de l’ancien président de l’Assemblée, Karim Meckassoua, portait sur de présumées malversations financières.

>>> À LIRE – Centrafrique : Karim Meckassoua face à Faustin-Archange

À la mi-journée, alors que les candidats au perchoir prononçaient leur discours,  un député (Alfred Yekatom, ex-chef des milices antibalaka du Sud) a sorti un pistolet et tiré en l’air.

Un vote communautaire ?

Vendredi, les députés avaient destitué du perchoir Karim Meckassoua, député du PK5 de Bangui, quartier regroupant la majorité des musulmans de la capitale et souvent théâtre de violences. Vendredi, des tirs épars avaient été entendus au PK5 de Bangui après sa destitution, ainsi que dans des villes du centre et de l’est Bambari et Bria. Dimanche, Karim Meckassoua avait appelé au calme.

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Après le déferlement de haine entre rebelles de la coalition Séléka – à dominante musulmane – et groupes antibalaka – prétendant défendre les chrétiens à partir de 2013 – , son élection au perchoir en 2016 était apparue comme un symbole de réconciliation en Centrafrique, dirigée par un chrétien, Faustin-Archange Touadéra.

On nous a accusés d’agir selon des critères confessionnels, mais celui qui a été élu est un musulman

Mais dans ce pays où l’influence politique reste en partie communautaire, les relations entre les deux hommes n’ont jamais été bonnes. Certains députés n’ont pas hésité à accuser la présidence d’avoir piloté la procédure de destitution de Karim Meckassoua pour y placer un fidèle de Faustin-Archange Touadéra.

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« On nous a accusés d’agir selon des critères confessionnels, mais celui qui a été élu est un musulman », a réagi Mathurin Dimbélet, 2e vice-président du bureau de l’Assemblée.

Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde – mais riche en diamants, or et uranium – vit sous la coupe de groupes armés.

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