L’Afrique du Sud dans le noir

Publié le 28 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

Comme chaque été, l’Afrique du Sud subit depuis la mi-janvier des délestages de courant à répétition. Mais la crise prend cette année des proportions sans précédent. Machines, ordinateurs, trains, feux de circulation et climatiseurs s’arrêtent sans crier gare à n’importe quel moment de la journée. Eskom, la Société nationale d’électricité, a été contrainte de geler l’approvisionnement des pays voisins, notamment la Zambie et le Zimbabwe.
Au cours d’une réunion de crise du cabinet présidentiel, le 22 janvier, les dirigeants d’Eskom ont réclamé un investissement de 300 milliards de rands (30 milliards d’euros) sur cinq ans afin de moderniser les infrastructures. Les nouvelles centrales ne seront pas opérationnelles avant 2012, ce qui met en péril l’organisation de la Coupe du monde de football 2010. De même, de nombreux projets industriels pourraient être revus à la baisse, faute de courant. Pour parer au plus pressé, un plan d’action a été mis en place. Il prévoit notamment l’arrêt des exportations et une réduction d’au moins 10 % de la consommation d’électricité du pays. Des quotas seront imposés aux différentes catégories d’usagers. Toute infraction sera sanctionnée par de lourdes amendes.
Il y a dix ans, un Livre blanc avait pourtant été rédigé. Il prévoyait que la demande en électricité, qui augmente au rythme de 4 % par an, avait toute chance de dépasser l’offre à partir de 2007. Mais l’État n’a pas donné au secteur énergétique les moyens de suivre la croissance d’une économie en surchauffe.
L’Afrique du Sud devrait doubler sa capacité de production d’ici à 2025, pour un coût colossal de 100 milliards d’euros. La crise est donc loin d’être résolue et le pays va devoir se rationner, développer les énergies alternatives et repenser la structure même de son économie.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires