Gabon : Ali Bongo Ondimba est « toujours attendu le 11 novembre à Paris »
Les rumeurs et fake news entourant la santé d’Ali Bongo Ondimba, hospitalisé à Riyad le 25 octobre pour une fatigue sévère, ont donné lieu à diverses spéculations au cours du week-end. Au point que la présidence a dû sortir du silence pour mettre fin aux spéculations. « Le chef de l’État est toujours attendu à Paris » le 11 novembre, a confirmé à Jeune Afrique le Premier ministre gabonais.
Pour Emmanuel Issoze Ngondet, les spéculations autour de la santé d’Ali Bongo Ondimba relèvent d’un « non-événement ». « Le président va bien, il se repose. L’État fonctionne, les engagements pris par le gouvernement et par les plus hautes autorités, sur le plan national ou diplomatique, seront respectés », a assuré à Jeune Afrique, le 29 octobre, le Premier ministre gabonais.
Une mise au point salutaire, tant l’état de santé du président Ali Bongo Ondimba (ABO) s’est retrouvé au cœur de rumeurs, voire de « fake news », diffusées sur Internet ces derniers jours. Le média camerounais Vision IV a ainsi annoncé la mort du chef de l’État gabonais dans une émission diffusée pendant le week-end, dont l’extrait a fait le tour des réseaux. Officiellement, pourtant, ABO avait seulement été hospitalisé à Riyad, en Arabie saoudite, le 25 octobre, pour une « légère fatigue », comme l’assurait vendredi à Jeune Afrique une source à la présidence gabonaise.
Cette « fake news » a poussé le chargé d’affaires de l’ambassade camerounaise au Gabon à démentir une « annonce infondée et démentielle », comme il la qualifie dans sa lettre, adressée à une chaîne gabonaise. « L’État du Cameroun se désengage de telles inconduites marginales et opposées à l’excellence des relations » qui unissent les deux présidents, affirme le diplomate, annonçant « des sanctions sévères – en cascade – (qui) seront infligées aux auteurs ».
En plein second tour des législatives gabonaises, dont le second tour se déroulait le 27 octobre, la santé du chef de l’État était donc dans toutes les conversations. « Les gens sont plus captivés par ce qu’il se dit que sur les réseaux sociaux, indirectement alimentés par le silence du gouvernement, que par le vote qui se déroule en ce moment », estimait ainsi un candidat de l’opposition en marge du scrutin de samedi.
La présidence a finalement rompu le silence dans la soirée du dimanche 28 octobre. « Son Excellence le président de la République Ali Bongo Ondimba a eu un malaise lors de son séjour à Riyad », a indiqué, dans une allocution filmée, Ike Ngouoni, le porte-parole de la présidence et conseiller spécial en communication du chef de l’État. « Les médecins qui l’ont consulté ont alors diagnostiqué une fatigue sévère due à une très forte activité ces derniers mois », a-t-il précisé, ajoutant que le président « va mieux et se repose en ce moment-même à l’hôpital ».
« L’agenda présidentiel n’a pas changé »
L’entourage présidentiel n’a toutefois pas donné de précisions quant à la date de son retour au pays. Ali Bongo Ondimba est notamment attendu à Paris le 11 novembre, à l’occasion du Forum sur la Paix. « L’agenda présidentiel n’a pas changé. Le chef de l’État est toujours attendu à Paris à cette date, il n’y a pas de raison pour que cela change », a assure à Jeune Afrique, le 29 octobre, le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet.
Ali Bongo Ondimba était arrivé dans la capitale saoudienne le 24 octobre afin de prendre part à une conférence sur les investissements. Attendu à différents panels, il n’avait finalement pas participé à l’événement. L’agence de presse d’État saoudienne, citée par l’AFP, avait annoncé le lendemain que le prince héritier Mohamed Ben Salman avait rendu visite mercredi soir à son homologue gabonais.
Précision
Pour couper court à toute interprétation tendancieuse, Jeune Afrique a préféré reformuler la première phrase de cet article. En évoquant un « non-événement », le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet ne se référait pas à l’hospitalisation, à Riyad, du président Ali Bongo Ondimba mais aux nombreuses spéculations intervenues depuis le 26 octobre autour de son état de santé.
Face à certains commentaires intervenus sur des médias online gabonais, la Primature a estimé nécessaire de diffuser, le 1er novembre, un droit de réponse sur son site officiel, considérant que « cet assemblage de phrases créé le flou auprès de l’opinion publique gabonaise et fait l’objet de manipulations très tendancieuses pouvant mettre à mal la cohésion de la communication gouvernementale ».
C’est bien volontiers que Jeune Afrique, par cette reformulation, s’est employé à dissiper ce « flou ».
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