La CAM monte en puissance

Née sur les cendres d’Air Mali, la Compagnie aérienne du Mali renforce sa flotte et modernise ses prestations. Après avoir ouvert en décembre des liaisons avec les pays voisins, elle se tourne vers l’Afrique centrale.

Publié le 28 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Opérationnelle depuis 2005, la Compagnie aérienne du Mali (CAM) ne manque pas d’ambitions. Depuis le 1er décembre, elle dessert Dakar, Abidjan, Lomé, Cotonou et Conakry, à partir de Bamako. Le 27 janvier, elle a ouvert une liaison bihebdomadaire avec Brazzaville. Créée en avril 2005 pour exploiter les droits de trafic de l’État malien, la CAM s’apprête à densifier sa flotte de trois appareils par l’arrivée, prévue en avril, d’un deuxième McDonnell-Douglas MD-87 de 99 places et d’un deuxième Saab 340 de 33 sièges. Ils lui permettront d’étendre son réseau à Douala et à Libreville, et viendront renforcer l’Airbus A319 (116 passagers), qui assure deux rotations hebdomadaires directes vers Paris, et deux autres en partenariat avec Air Burkina.

Quatre liaisons Bamako-Paris par semaine
Les deux compagnies ont le même actionnaire de référence : l’Aga Khan Fund for Economic Development et Industrial Promotion Services (Akfed/IPS). Après avoir racheté 51 % du transporteur burkinabè en 2001, le groupe a réalisé la même opération au Mali en 2004, en remportant l’appel d’offres lancé par le gouvernement pour la création d’une compagnie aérienne au capital de 3 milliards de F CFA (6 millions d’euros). Moins d’un an après son vol inaugural, en juin 2005, la CAM s’attaquait, en mars 2006, à la desserte de l’aéroport de Paris-Orly.
« Compte tenu de la position centrale du Mali en Afrique de l’Ouest, la CAM dispose d’un potentiel de croissance important », lance Abdérahmane Berthé, le nouveau directeur général de la CAM. Arrivé en juillet dernier, il occupait auparavant le poste de directeur des opérations aériennes chez Star Airlines – rebaptisée XL Airways France -, une compagnie exclusivement consacrée au trafic touristique. À 45 ans, Berthé, ingénieur formé en France à l’École nationale de l’aviation civile et à l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace de Toulouse, s’est fixé un objectif : imposer le label CAM par la qualité du service irréprochable. « Les MD 87 sont certifiés pour 130 sièges, mais nous n’en installons que 99 par souci de confort », indique-t-il en exemple. De même, le personnel de bord vient d’achever sa formation dans un centre agréé en France, tandis que les sept pilotes embauchés poursuivent la leur au sein de la compagnie italienne Meridiana – autre propriété du groupe Aga Khan -, qui assure « l’accompagnement » technique et marketing de la CAM. Avec la ponctualité des vols, la démarche qualité de la compagnie doit lui permettre, selon son directeur général, de tenir tête à ses concurrents sur la liaison Bamako-Paris, qui devient très disputée. Outre Air France (vol quotidien), elle est desservie par des charters, Royal Air Maroc, Air Algérie et, depuis décembre dernier, par Aigle Azur (2 vols par semaine).
Pour la jeune compagnie, qui compte aujourd’hui 80 salariés, le défi est de taille : respecter un cahier des charges qui lui prescrit de contribuer au désenclavement du Mali, tout en trouvant un modèle économique capable d’assurer sa pérennité.

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