La BAD repense sa stratégie

La Banque africaine de développement veut engager des réformes pour augmenter sa force d’intervention grâce à de nouveaux financements.

Publié le 28 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

« À l’horizon 2030, l’Afrique sera aussi peuplée que la Chine aujourd’hui. Pour occuper la place qui lui revient au sein de la communauté mondiale, l’Afrique devra surmonter tous les défis que posent la pauvreté, la maladie, la faillite des États, la corruption et la mauvaise gouvernance. » Tel est le diagnostic du « Panel de haut niveau » chargé par le président de la Banque africaine développement (BAD), Donald Kaberuka, de recommander une stratégie pour la BAD au XXIe siècle. Publié le 22 janvier à Tunis, leur rapport de 70 pages est le résultat d’une « consultation indépendante des autorités africaines, des jeunes, des organisations non-gouvernementales et des partenaires étrangers », explique l’ancien chef d’État du Mozambique, Joaquim Chissano, coprésident du Panel, avec l’ancien Premier ministre canadien Paul Martin.
Le panel a réuni une quinzaine d’experts de haut niveau, qui ont travaillé pendant plus d’un an. Parmi les personnalités internationales figurent les noms de Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie (2001), Poul Nielson, ancien ministre de la Coopération du Danemark, Judith Rodin, présidente de la Fondation Rockefeller ou encore Jean-Michel Severino, directeur général de l’Agence française de développement (AFD). Côté africain, Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Ndi Okereke-Onyiuke, directeur général de la Bourse des valeurs du Nigeria, et Emmanuel Tumusiime Mutebile, gouverneur de la Banque centrale d’Ouganda, ont également collaboré.
Septième président de la BAD, l’ancien ministre rwandais des Finances Donald Kaberuka a été élu en 2005 sur un programme ambitieux destiné à adapter la Banque, créée il y a plus de quarante ans (1963), au monde d’aujourd’hui. L’institution a donc relancé ses opérations avec une présence active sur le terrain et obtenu des résultats mesurables en termes d’efficacité et de bonne gestion (elle est notée « triple A » par les agences de rating). Ainsi le Panel recommande une série de réformes destinées à faire de la BAD le « moteur économique de l’Afrique » grâce à des ressources financières et humaines adéquates et à des actions plus énergiques en faveur du secteur privé, des infrastructures d’intégration régionale, des États « fragiles » (qui sortent d’un conflit) et de la formation professionnelle de haut niveau.

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