Côte d’Ivoire : le PDCI réclame une « réforme en profondeur » de la Commission électorale
Le PDCI d’Henri Konan Bédié a appelé le 30 octobre à Abidjan à une « réforme en profondeur » de la Commission électorale indépendante (CEI), qui devrait selon le parti déboucher sur une institution « crédible dominée par la société civile ».
La Commission électorale indépendante (CEI) « n’est plus indépendante, elle est inféodée au régime. Aujourd’hui, la CEI n’est pas crédible, elle doit être réformée », a déclaré Jean-Louis Billon, le secrétaire exécutif chargé de la communication du PDCI, lors d’une conférence de presse du 30 octobre.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le parti de l’ancien président Henri Konan Bédié, s’est prononcé pour « une CEI autonome, véritablement indépendante et totalement dissociée de l’emprise des partis politiques, avec une forte représentation de la société civile ».
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« Revoir la CEI et dire non à une réforme cosmétique »
« Le président de la CEI ne doit pas faire de politique, personne ne doit avoir d’autorité sur lui », a martelé Jean-Louis Billon, ancien ministre.
La coalition au pouvoir (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, RHDP) a largement remporté les récentes municipales et régionales couplées, disposant de 92 municipalités, contre 56 aux indépendants et 50 au PDCI, ancien allié du RHDP passé dans l’opposition.
Ces scrutins, qui ont dégénéré en des violences faisant cinq morts, ont également été entachés par de nombreuses accusations de fraudes.
« Ces élections ont démontré que les réformes s’avèrent plus qu’importantes. Si nous voulons que l’élection présidentielle de 2020 soit crédible et nullement entachée d’irrégularités, il faut revoir la CEI et dire non à une réforme cosmétique, comme certains s’apprêtent à la proposer », a poursuivi Jean-Louis Billon.
Nouveau découpage électoral
Le PDCI a aussi appelé à un nouveau découpage électoral, avant la présidentielle de 2020. « Il est nécessaire que soit revu et redéfini le redécoupage des circonscriptions électorales. Car dans le nord du pays [fief électoral du parti au pouvoir, ndlr], on enregistre 69 mairies pour une population de 469 000 habitants, contre 28 mairies pour une population de deux millions d’habitants dans le Sud, proche de l’opposition. »
Principalement composée du PDCI et du parti du président Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), la coalition au pouvoir, le RHDP a éclaté en août.
Le PDCI a refusé de s’y maintenir, estimant que le parti de Ouattara tentait de l’absorber pour pouvoir présenter son candidat à la présidentielle. Le PDCI, qui a soutenu Ouattara en 2010 et 2015, aurait voulu que le RDR lui rende la pareille en 2020 en soutenant un candidat PDCI.
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