Crise anglophone au Cameroun : un missionnaire américain tué près de Bamenda

Charles Trumann Wesco, un missionnaire américain, est décédé dans la soirée du 30 octobre au Cameroun, après avoir reçu une balle lors d’affrontements entre des milices séparatistes et l’armée dans la région anglophone du Nord-Ouest.

Des policiers camerounais à Yaoundé, en 2005 (photo d’illustration). © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Des policiers camerounais à Yaoundé, en 2005 (photo d’illustration). © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 31 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Charles Trumann Wesco a succombé à ses blessures après son évacuation à l’hôpital régional de Bamenda. « Il est décédé dans notre hôpital malgré toutes nos tentatives pour le sauver », a annoncé à la presse Kinge Thompson Njie, un responsable de l’établissement.

Le missionnaire américain retournait à Bambui, dans la périphérie de Bamenda, avec son épouse, un de ses huit enfants et un autre missionnaire, lorsqu’ils se sont retrouvés au milieu d’un échange de tirs. Le missionnaire baptiste, assis sur le siège passager avant, a été touché par un tir perdu. Aucun autre occupant du véhicule n’a été blessé. Dans un communiqué, l’armée a indiqué qu’une opération avait été menée et qu’au moins « quatre suspects avaient été neutralisés ». L’auteur du tir serait également toujours en fuite.

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Bambui sous tension

La bourgade de Bambui fait l’objet de combats réguliers entre armée et séparatistes, qui s’amplifient depuis quelques semaines. Au-delà des revendications sécessionnistes, les milices armées qui y opèrent veulent empêcher la reprise des cours dans cette partie de Bamenda, qui abrite l’université et l’école polytechnique de la ville.

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Le jeudi 25 octobre, un enseignant a été tué sur le campus alors qu’il se rendait sur son lieu de travail. « Le professeur Paul Mbufong a été sauvagement assassiné par des assaillants non identifiés qui l’ont retrouvé alors qu’il était caché derrière un bâtiment pour éviter les combats », a annoncé dans un communiqué un responsable de l’université. « Des mesures sont prises pour garantir la sécurité sur le campus », rassure-t-il dans le communiqué, même si de nombreuses étudiants redoutent toujours les représailles des séparatistes. « Si la situation ne se calme pas, je vais négocier un transfert vers une autre université », confie à Jeune Afrique une étudiante.

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Une conférence générale des anglophones en novembre

Le décès de Charles Trumann Wesco vient augmenter la liste des religieux victimes de la crise anglophone. Des pertes qui interpellent le clergé, qui n’hésite plus à se mettre en avant pour trouver des solutions à ce conflit. Les responsables de l’Église catholique, presbytérienne, et les imams des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest organisent d’ailleurs les 21 et 22 novembre prochains, un événement baptisé « conférence générale des anglophones » dont le but est de désigner des personnalités qui représenteront les populations de ces régions au cours d’un éventuel dialogue avec le régime de Paul Biya, récemment réélu pour un septième mandat à la tête du pays.

L’ambassade des États-Unis au Cameroun n’a pas publié de communiqué sur la mort de leur ressortissant, par ailleurs frère du sénateur de l’État de l’Indiana Tim Wesco. Il y a quelques semaines cependant, le département d’État américain invitait les parties impliquées dans la crise qui secoue les régions anglophones depuis deux ans à « se concentrer sur la résolution des divergences par le dialogue ».

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