[Édito] Russia is back
Depuis quelques mois, c’est au tour de la Russie de pointer le bout de son nez en Afrique. Elle aspire à retrouver son rôle de grande puissance planétaire et peut redevenir pour les Africains un partenaire de choix.
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Béchir Ben Yahmed
Béchir Ben Yahmed a fondé Jeune Afrique le 17 octobre 1960 à Tunis. Il fut président-directeur général du groupe Jeune Afrique jusqu’à son décès, le 3 mai 2021.
Publié le 25 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.
Je voudrais maintenant quitter ces bas-fonds de la politique pour attirer votre attention sur une évolution géostratégique dont on a trop peu parlé. J’ai écrit ici même que c’est la Chine qui, à la fin du XXe siècle, a « découvert » l’Afrique. Elle a montré que ce continent existe, a des potentialités et un avenir. Les grandes puissances d’Europe, d’Amérique et d’Asie sont alors revenues en Afrique pour y reconquérir des marchés.
Depuis quelques mois, c’est au tour de la Russie d’y pointer le bout de son nez. Elle s’est souvenue que l’Union soviétique, dont elle est l’héritière, avait été présente en Afrique de 1950 à 1990 et apporté son soutien au Congo de Lumumba, à la Guinée de Sékou Touré, à l’Égypte de Nasser et à l’Angola du MPLA ; elle a en outre aidé les Algériens à conquérir leur indépendance et les Sud-Africains à vaincre l’apartheid. Elle a formé des milliers d’étudiants africains, vendu des armes par milliards de dollars ; ses africanistes sont parmi les meilleurs du monde.
Mais cet énorme capital a été perdu lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, en 1991.
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