Un think-tank africain

Publié le 27 novembre 2006 Lecture : 1 minute.

A conférence exceptionnelle, ordre du jour ambitieux. Du 22 au 24 novembre, la Banque africaine de développement (BAD) a organisé à Tunis une conférence économique sur le thème « Accélérer le développement de l’Afrique cinq ans après le début du XXIe siècle ». Ni plus, ni moins. Deux cent cinquante participants, majoritairement des économistes, experts et chercheurs africains ou travaillant sur l’Afrique, ont pris part à trois journées de réflexion, d’échanges d’idées et d’expertises. Pas de politique politicienne, donc, et encore moins de démagogie.
L’ambition de Donald Kaberuka, le président de la BAD, est de créer un think-tank africain, en convainquant les experts de sortir de leur tour d’ivoire et de mettre leurs connaissances au service des décideurs et des institutions.
À Tunis, les experts ont réfléchi aux moyens de promouvoir une croissance économique durable. Certes, celle-ci se maintient depuis la fin du siècle dernier au rythme moyen de 5 % par an, mais il est impératif d’en garantir la progression – et, au moins, la pérennité. Or les pays africains sont loin d’être à l’abri de chocs imprévus, comme l’a rappelé le Français Patrick Guillaumont, professeur au Centre d’études et de recherches sur le développement international (Cerdi) : « L’histoire récente de certains pays comme la Côte d’Ivoire illustre cette vulnérabilité [] et entretient l’image d’une Afrique instable et risquée. Cette vulnérabilité affaiblit la classe politique, ralentit la croissance et défavorise les pauvres. »
Ce lien entre croissance, inégalité et pauvreté a été mis en évidence par un groupe d’experts ougandais. Une « bonne politique », ont-ils expliqué, ne suffit pas à réduire la pauvreté et à répartir équitablement les fruits de la croissance. Vaste débat !

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