Le Cran en ordre de bataille

Publié le 27 novembre 2006 Lecture : 1 minute.

« Comment comptez-vous procéder pour que la lutte contre l’insécurité ne stigmatise pas davantage les Noirs et les Beurs ? » C’est l’une des questions adressées par le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) aux candidats probables ou déclarés à l’élection présidentielle de 2007 – à l’exception de Jean-Marie Le Pen. À l’occasion du premier anniversaire de la création de cette fédération, au lendemain des émeutes de l’automne 2006, l’heure est au bilan, mais aussi au déploiement préélectoral. Patrick Lozes et Louis-Georges Tin, ses principaux responsables, annoncent que des états généraux des populations noires se tiendront le 7 avril à Paris, au cours desquels les réponses au questionnaire feront l’objet d’une synthèse et déboucheront, le cas échéant, sur une consigne de vote.
Le Cran demande aux candidats de s’engager à légaliser des « statistiques de la diversité » – euphémisme pour désigner le recensement ethnique – au moins pour les minorités dites visibles. « Compter les Noirs permettra de montrer la réalité discriminatoire avec des chiffres », estime-t-il. Un « baromètre des discriminations » devrait être publié périodiquement, à partir du mois de janvier prochain, par la fédération.
La discrimination positive chère à Nicolas Sarkozy ? « Une imposture qui ne vise qu’à instrumentaliser les populations noires », tranche le Cran, qui a obtenu des entreprises du CAC 40 signataires de la « charte de la diversité » qu’elles transfèrent leurs offres d’emploi vers un portail « Cran emploi » en cours de création. Mais le chantier le plus urgent reste de convaincre les jeunes de s’inscrire sur les listes électorales.

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