Guinée : Emmerson Mnangagwa effectue la première visite d’État d’un président zimbabwéen

Du lundi 5 au mercredi 7 novembre, Emmerson Mnangagwa a effectué la première visite en Guinée d’un chef d’État zimbabwéen. Une opération séduction qui vise à relancer la coopération entre Conakry et Harare, en commençant par supprimer certaines catégories de visa.

Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe, en 2018 au CEO Forum d’Abidjan. © J. Torregano/Ceo Forum/JA

Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe, en 2018 au CEO Forum d’Abidjan. © J. Torregano/Ceo Forum/JA

DIAWO-BARRY_2024

Publié le 7 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Si Robert Mugabe a déjà séjourné en Guinée – il avait du mal à s’accommoder de la cuisine guinéenne, la trouvant « assez pimentée », se souvient même avec un brin d’humour Alpha Condé – c’était à l’époque où il n’était que leader du mouvement de libération de la Rhodésie du sud [actuel Zimbabwe]. Jamais, donc, un président zimbabwéen en exercice n’avait encore foulé le sol guinéen.

« La Guinée a toujours été un pays de panafricanisme. Nous sommes toujours fiers d’accueillir nos frères africains », a lancé mardi soir le président Condé, lors d’un banquet offert à son homologue zimbabwéen, arrivé la veille à Conakry.

la suite après cette publicité

>>> À LIRE – Zimbabwe : le paradoxe Mnangagwa

Exemption réciproque de visa

Plus tôt dans la journée, Alpha Condé s’était rendu avec son invité sur le site des barrages hydroélectriques de Kaléta – 240 MW, inauguré en septembre 2015 et de Souapiti – 450 MW, en chantier avancé – , tous deux situés à 150 km au nord-est de Conakry. Les deux hommes veulent renforcer la coopération dans divers secteurs, afin de réactiver une relation bilatérale en berne.

Le Zimbabwe a fait d’énormes progrès dans les secteurs de l’élevage et de l’agriculture

« Le président m’avait envoyé il y a quelques mois à Harare pour explorer les possibilités de renforcement de la coopération, avec à la clé une invitation pour son homologue zimbabwéen, raconte Mamadi Touré, le ministre guinéen des Affaires étrangères. Malgré les sanctions qui ont été imposées au Zimbabwe, le pays a fait d’énormes progrès dans les secteurs de l’élevage et de l’agriculture. Lors de mon séjour à Harare, le président m’a fait visiter une ferme agropastorale très impressionnante », confie le diplomate.

La visite d’État a débouché sur la signature, par le ministre guinéen des Affaires étrangères et le titulaire des portefeuilles zimbabwéens de l’Intérieur et de la Culture, Cain Mathema, d’un partenariat sur l’exemption réciproque de visa pour les détenteurs de passeport diplomatique ou de service. Le déplacement d’Emmerson Mnangagwa a également abouti à la conclusion d’accords en vue de créer une commission mixte, mais aussi d’instituer des consultations diplomatiques régulières afin d’explorer les autres domaines de coopération entre les deux pays.

la suite après cette publicité

Unité africaine face aux « populismes »

Les deux chefs d’État ont exprimé leur adhésion à l’accord de Paris sur le climat, ainsi qu’aux valeurs panafricaines. « Face à certaines prises de position inquiétantes, notre unité devient plus nécessaire aujourd’hui qu’hier. Les régimes populistes sont en train de s’installer en Europe, mais aussi plus récemment au Brésil. Ils tiennent un langage méprisant vis-à-vis des Noirs et des Africains en général. Quelle honte pour nous, les chefs d’Etat africains, de voir nos enfants traités comme des bêtes à l’étranger ! Nous devons nous donner la main et nous battre pour que l’Afrique soit unie », a plaidé Alpha Condé. L’ex-président de l’Union africaine (2017-2018) a appelé à casser les barrières linguistiques, rappelant qu’ » il n’y a qu’une seule Afrique ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

[Editorial] Alpha Condé, omniprésident

Contenus partenaires