Art contemporain : plus de 130 artistes africains à Paris pour la foire AKAA

Du 8 au 11 novembre, la foire d’art africain contemporain AKAA (Also Known As Africa) se tient au Carreau du Temple, à Paris. Avec une certaine audace, sa fondatrice Victoria Mann a osé quelques chocs tectoniques.

L’affiche de l’édition 2018 de la foire d’art contemporain Also Known As Africa. © DR Akaa

L’affiche de l’édition 2018 de la foire d’art contemporain Also Known As Africa. © DR Akaa

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 8 novembre 2018 Lecture : 4 minutes.

Confronter les points de vue, décentrer les regards, questionner les images : pour peu que l’on s’attache à aller au-delà de sa seule dimension commerciale, la troisième édition de la foire d’Art contemporain AKAA (Also Known As Africa, dont Jeune Afrique est partenaire) offre un précipité stimulant des interrogations qui traversent le monde de l’art contemporain dit « africain ».

Entre certaines œuvres, un distance vaste comme l’océan Atlantique

Angel in A, d'Ernest Dükü (gauche) et le portrait d'une éthiopienne, issue de la série de Carol Beckwith et Angela Fisher. © DR / Ernest-Dükü / Carol Beckwith et Angela Fisher

Angel in A, d'Ernest Dükü (gauche) et le portrait d'une éthiopienne, issue de la série de Carol Beckwith et Angela Fisher. © DR / Ernest-Dükü / Carol Beckwith et Angela Fisher

L’art n’est pas une image à consommer, le contenu doit faire sens, interpeller, offrir autre chose qu’un simple cliché

Peuvent ainsi se retrouver face à face, par le hasard de l’organisation des stands, des artistes dont les démarches radicalement différentes ne racontent pas du tout les mêmes histoires. Ainsi, la galerie Art First présente-t-elle les photographies des Américaines Carol Beckwith et Angela Fisher face à aux œuvres de l’Ivoirien Ernest Dükü, présenté par la galerie LouiSimone Guirandou.

Entre les deux, c’est plus que l’océan Atlantique… Certes, le travail des photographes américaines est remarquable, mais de quoi s’agit-il, sinon d’un regard occidental porté sur les traditions africaines, un regard esthétisant propre à séduire les lecteurs de National Geographic ? Tout proche, le travail d’Ernest Dükü n’a rien à voir : des œuvres colorées, chargées de symboles et de références religieuses, où des corps en forme de graine de palme se parent de signes chrétiens, musulmans, créant un langage complexe, mystérieux, presque mystique.

Le raccourci entre les deux démarches peu troubler, voire choquer ; on peut aussi le trouver stimulant. « J’ai l’impression qu’il y a un désir de dépassement, une volonté d’aller au-delà de l’histoire tout en restant dans un ancrage territorial », explique Dükü en choisissant ses mots avec application. « L’art n’est pas une image à consommer, le contenu doit faire sens, interpeller, offrir autre chose qu’un simple cliché. »

Bien s’informer, mieux décider

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