Stéréotypes transatlantiques

Publié le 27 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

S’il faut en croire un amusant article de Nina Bernstein dans le New York Times, les orages qui électrisent périodiquement les relations franco-américaines n’ont pas grand-chose à voir avec un différend politique. Et beaucoup avec une scène de ménage. Parfums, champagne, haute couture Pour le redneck (cul-terreux) de l’Iowa, aucun doute : la France est une femme, fatale bien sûr. Une créature inconstante et vénale qu’il désire en raison même de l’horreur qu’elle lui inspire. Bref, une garce. Rien à voir, par exemple, avec l’Allemagne
Celle-là, c’est un vrai mec. Oh ! bien sûr, il faut parfois s’expliquer un peu rudement
pour le contrôle de la cour de récréation, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, mais c’est sans conséquence : on se serre virilement la main et on n’en parle plus. Jusqu’à la prochaine fois.
Le fait que les Américains apparaissent aux yeux de nombreux Français comme des cow-boys bodybuildés dont les mâles rodomontades ne font même plus sourire leurs mamans ne fait qu’ajouter à l’épaisseur du malentendu. Car il va de soi que tout cela n’a qu’un lointain rapport avec la réalité. Depuis 1945, la France a martialement, sinon toujours victorieusement, multiplié les interventions militaires à l’étranger, quand l’Allemagne restait frileusement blottie derrière ses frontières. Et elle ne s’est pas montrée plus hostile que cette dernière à la guerre américaine en Irak. Qu’importe, ce sont des crus classés de Bordeaux que le redneck de l’Iowa s’obstine à déverser dans le caniveau, jamais des bouteilles de schnaps. Ce qui est sans doute dommage.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires