Start-up de la semaine : au Togo, le roi des déchets AGR se réorganise avant son offensive régionale

Après avoir dompté son marché domestique estimé à 800 tonnes par jour, la jeune pousse, fondée en 2013 par Edem D’Almeida (36 ans), a bouclé début octobre la levée de près d’un million d’euros pour implanter une filiale au Bénin, première étape de son expansion régionale.

Le fondateur d’AGR, Edem d’Almeida, lors de la signature avec l’ambassadeur d’Allemagne à Lomé, lors de la signature d’un partenariat pour le projet socio-éducatif « 100 écoles et Moi Jeu Tri ». © Ambassade d’Allemagne au Togo (Facebook)

Le fondateur d’AGR, Edem d’Almeida, lors de la signature avec l’ambassadeur d’Allemagne à Lomé, lors de la signature d’un partenariat pour le projet socio-éducatif « 100 écoles et Moi Jeu Tri ». © Ambassade d’Allemagne au Togo (Facebook)

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Publié le 8 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Début octobre, Africa Global Recycling a bouclé un tour de table qui lui a permis de lever autour d’un million d’euros. Cet accueil de nouveaux investisseurs s’est accompagné d’un rebranding – nouveau logo et nouvelle appellation : Groupe Africa Global Recycling -, sa nouvelle identité devant répondre à son ambition panafricaine.

La jeune pousse togolaise qui promeut un cycle novateur de gestion des déchets veut en effet dupliquer son modèle industriel et d’innovation d’AGR dans de nouveaux pays, en commençant par le Bénin « avant la fin de l’année » et la Côte d’Ivoire en 2019, a annoncé son fondateur, Edem D’Almeida, qui affiche son objectif « d’implanter AGR dans dix pays au cours des cinq prochaines années ».

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Parmi les pays prioritaires, figurent la Guinée-Conakry, le Gabon, le Burkina Faso, le Sénégal ou encore le Mali. C’est I&P Conseil, filiale du capital-investisseur français fondé par Jean-Michel Severino, qui a été choisi pour appuyer ce déploiement à l’international.

Un investissement de 300 000 euros en juin

Si tous les détails de la levée de fonds n’ont pas été dévoilés, Edem D’Almeida indique conserver 52 % d’un capital de 57 millions de de francs CFA (87 000 euros), le reste des parts se partageant entre fonds d’investissement et des groupes industriels.

Basé dans le quartier Wuiti, au sud de Lomé, ce spécialiste du cycle de gestion et de valorisation des déchets (plastiques, matériaux ferreux, équipements électroniques…) a investi quelque 200 000 euros dans un centre de tri et de valorisation multifilière sur la période 2013-2015. En juin dernier, un nouvel investissement de 300 000 euros lui a permis d’acquérir une ligne de conditionnement et de tripler sa capacité de traitement, qui atteint 35 tonnes par jour. Encore loin derrière les 800 tonnes que produit quotidiennement le pays.

La société, qui a engrangé 80 millions en 2017 et espère franchir cette année le cap de 200 millions de F CFA de chiffre d’affaires, déroule un plan d’investissement estimé à 5 millions d’euros pour l’acquisition d’équipements et soutenir son expansion hors Togo.

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Des clients principalement étrangers

Ses clients ? Principalement des étrangers. « Nous exportons plus de 80 % de nos matières vers l’Europe. Viennent ensuite aussi l’Asie et le Moyen-Orient », précise le Franco-Togolais de 36 ans. Avec 40 collaborateurs, la start-up togolaise met le déchet au cœur d’un nouvel écosystème mettant en synergie industrie et éducation. « Notre démarche consiste à accompagner nos fournisseurs dans le développement durable. Nous les aidons à asseoir un système intelligent permettant d’optimiser », explique M D’Almeida.

Établi en France depuis le début des années 2000, Edem d’Almeida cumule une expérience d’une quinzaine d’années dans le secteur du négoce des déchets recyclables et des matières secondaires. En 2005, alors chargé du développement commercial et de l’approvisionnement du Centre de valorisation en déchets industriels au sein du Groupe Suez Environnement, il se découvre une passion pour la gestion des déchets.

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« Tout au long de mon parcours, je me suis beaucoup questionné sur les raisons des échecs de la gestion des déchets en Afrique. Cela m’a amené à redéfinir la notion de déchets dans sa dimension culturelle et dans les politiques environnementales en faisant comprendre que c’est une ressource pour l’industrie et nos États », explique le jeune entrepreneur. Et il prévient: « C’est une erreur de penser que ce qui marche ailleurs en Europe peut être transposé ici tel quel ».

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