Quand la Chine fait flamber les cours…
Publié le 27 octobre 2003 Lecture : 1 minute.
La récente augmentation des prix du pétrole brut (+ 17 % depuis la mi-septembre) s’explique en grande partie par les achats massifs auxquels la Chine a procédé. Pour le seul mois de septembre, ce pays a en effet importé 2,3 millions de barils par jour, soit 70 % de plus qu’au mois de juin. Pendant toute la durée de l’année, au rythme de près de 6 millions de barils/jour, il devrait consommer environ 300 millions de t.
Ce véritable rush sur le marché mondial s’explique par la volonté de Pékin de constituer une « réserve stratégique » d’or noir, comme Washington et Bruxelles l’ont fait avant lui. Résultat : la consommation mondiale a augmenté de 1 million de barils/jour par rapport à 2002, dont la moitié imputable à la seule Chine. Les analystes, qui, au début de l’année, avaient prévu le phénomène, étaient convaincus que la part de la Chine ne dépasserait pas 25 %.
Mais la spectaculaire augmentation de la demande chinoise s’explique aussi par l’amélioration générale du niveau de vie dans le pays (les achats d’automobiles ont doublé) et par l’importance des investissements industriels étrangers (52 milliards de dollars en 2003, autant qu’en 2002). Or les nouvelles usines sont grosses consommatrices d’électricité. En dix ans (1992-2002), les besoins du pays ont doublé, passant de 2,7 millions à 5,4 millions de barils/jour, alors que la production nationale ne dépasse pas 3,4 millions de barils.
Tout indique que la tendance va se confirmer dans les années à venir. Avec une croissance du revenu par habitant de plus de 7 % par an, la Chine va inévitablement accroître sa demande. Ce qui ne fera que corriger une anomalie : ce pays, qui compte 1,3 milliard d’habitants, soit 20,6 % de la population mondiale, ne consomme que 8 % du pétrole produit. Les prévisionnistes estiment que la spéculation boursière qui pousse actuellement les prix à la hausse ne va pas s’arrêter de sitôt. Pour le grand profit des exportateurs nets de pétrole, Saoudiens et Russes en premier lieu.
