Promesses tenues

Publié le 27 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Le Premier ministre malgache Jacques Sylla peut s’estimer heureux. Dix-huit mois après avoir mobilisé les bailleurs de fonds en faveur de la Grande Île, le grand oral qu’il a soutenu le 22 octobre à Paris devant les « Amis de Madagascar » lui a valu une mention bien. Pour ce premier bilan, pas moins de trente-quatre délégations bilatérales et multilatérales – Banque mondiale et Nations unies en tête – ont assisté à cette conférence des donateurs. Lors de la première réunion des Amis de Madagascar, en juillet 2002, alors que le pays sortait tout juste d’une crise institutionnelle aiguë, les bailleurs de fonds s’étaient engagés à fournir un appui financier substantiel aux nouvelles autorités. Les promesses s’étaient alors élevées à 2,4 milliards de dollars (2 milliards d’euros) sur quatre ans. Quinze mois plus tard, plus de 1,9 milliard de dollars sont déjà engagés et affectés à des programmes spécifiques, et 674 millions de dollars ont été effectivement décaissés.

Il est vrai que, simultanément, les autorités malgaches ont scrupuleusement suivi les recommandations de la communauté internationale. Des élections législatives, qui se sont tenues en décembre 2002, ont donné au nouveau régime l’onction démocratique que certains réclamaient encore. Des réformes économiques de fond ont été engagées et la libéralisation censée favoriser l’investissement privé a été amorcée. Le processus de privatisation des entreprises publiques a été relancé, notamment dans les domaines de l’agriculture (coton et sucre) et des transports, et une loi permettant de sécuriser l’accès des entreprises étrangères à la propriété foncière a été adoptée. Simultanément, les indicateurs économiques, passablement malmenés par le blocage politique du premier semestre 2002, ont retrouvé des couleurs. Après s’être effondré à – 12,7 % l’an dernier, le taux de croissance devrait atteindre 9,6 % en 2003, grâce notamment à l’agriculture, aux exportations des entreprises franches et au secteur du BTP. L’inflation sera contenue à 1 % cette année et le franc malgache demeure relativement stable. Reste à faire profiter la population des fruits de cette croissance. Entre la réhabilitation de 14 000 kilomètres de routes et la scolarisation des plus défavorisés, les programmes de développement se mettent progressivement en place. Le développement « durable et rapide » prôné par le président Marc Ravalomanana sera-il suffisamment rapide pour plaire aux Malgaches ? Début de réponse le 9 novembre prochain, date des élections locales sur la Grande Île.

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