Israël et les États-Unis seuls contre tous

Publié le 27 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Repoussée au Conseil de sécurité des Nations unies du fait du veto américain, une résolution européenne exigeant qu’Israël mette fin à l’édification du « mur de sécurité » qui sépare l’État juif de la Cisjordanie et en démantèle les installations, qui couvrent déjà 145 km en empiétant sur le territoire palestinien, a été adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU par 144 voix contre 4 et 12 abstentions.
Ce vote, qui n’a pas de valeur contraignante, est doublement remarquable. D’abord parce que, présenté par l’Italie au nom de l’Union européenne, il paraissait répondre aux objections d’Israël et des États-Unis à la résolution précédente et satisfaire à ce qu’on appelle la « doctrine Negroponte » (du nom de l’ambassadeur américain à l’ONU) : tout texte condamnant Israël doit être équilibré par une même condamnation du « terrorisme » palestinien. Or la résolution adoptée par l’Assemblée générale condamne explicitement les attentats suicide et leur récente intensification, notamment avec l’attentat de Haïfa (19 morts) et l’attaque perpétrée dans la bande de Gaza contre des agents de sécurité américains (3 morts). Elle invite aussi le secrétaire général des Nations unies à lui faire un rapport périodique sur la manière dont cette résolution est respectée, le premier devant lui être soumis d’ici à un mois.
Cela n’a pas empêché, bien entendu, le représentant d’Israël de qualifier ce vote de « farce humiliante ». Mais le second intérêt de l’événement est dans la répartition des suffrages. Comme il était à prévoir, deux des votes « contre » émanent des États-Unis et d’Israël. Mais ils n’ont été suivis que par deux grands alliés, si l’on ose dire, la Micronésie et les îles Marshall.
En revanche, l’ensemble des pays européens et asiatiques, tout comme ceux du monde arabe, ont approuvé un texte qui critique par ailleurs « toute activité impliquant la confiscation de terres, la perturbation de l’existence de personnes protégées et l’annexion de fait de territoires ».
Dans ces conditions, se sont courageusement abstenus : l’Australie, le Burundi, la République dominicaine, l’Équateur, le Honduras, le Malawi, l’archipel des Nauru, le Nicaragua, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Rwanda, les îles Tuvalu et l’Uruguay.
Ainsi se dessine une nouvelle et intéressante configuration du monde.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires