Mali – Kamissa Camara : « Financer la force conjointe du G5 Sahel, c’est sécuriser la région dans la durée »
Nommée ministre des Affaires étrangères par IBK à l’aube de son second mandat, Kamissa Camara, 35 ans, prend peu à peu ses marques à la tête de la diplomatie malienne. Une belle promotion pour cette ancienne analyste née en France et passée par les États-Unis, qui fait aujourd’hui figure d’« atout jeune » du président malien.
Quel avenir pour le G5 Sahel ?
C’est la question à laquelle ont dû répondre les chefs d’État de la Cedeao, qui se sont rencontré pour un sommet extraordinaire à Ouagadougou consacré à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région, samedi 14 septembre.
Peu de Maliens la connaissait avant sa nomination au gouvernement, début septembre. Beaucoup ont sans doute été surpris de découvrir le visage souriant de cette jeune femme dans l’organigramme gouvernemental, et pas à n’importe quel poste : celui de ministre des Affaires étrangères.
Excepté une brève expérience de deux mois comme conseillère diplomatique d’IBK, cette Franco-Américano-Malienne, née en France de parents maliens et partie faire carrière à Washington, n’avait jamais occupé de poste dans l’administration et encore moins au gouvernement. Une novice donc, et un pari risqué pour le président, qui souhaite faire de sa nouvelle ministre le symbole de sa volonté de renouvellement générationnel.
Kamissa Camara, elle, découvre progressivement l’intensité de sa nouvelle fonction. Peu de sommeil, des milliers de kilomètres en avion, des réunions à la chaîne et un style à imprimer. De passage en France pour les commémorations du centenaire de l’armistice de la Première guerre mondiale et le Forum de Paris sur la paix, la jeune ministre ultra connectée a sauté dans un Uber pour se rendre la rédaction de Jeune Afrique. Interview.
Jeune Afrique : Vous n’avez pas toujours été tendre avec le président IBK. Pourquoi avoir accepté de devenir sa ministre des Affaires étrangères ?
Kamissa Camara : En tant qu’analyste politique, j’ai critiqué le président lorsque je pensais que certaines de ses positions étaient critiquables, et je l’ai défendu lorsque je pensais que cela était approprié. J’ai été plutôt équilibrée dans mes prises de position sur le Mali. Je me devais de donner mon avis sur certains sujets d’actualité dans mon pays. J’ai accepté de servir le Mali puisque je suis une patriote convaincue. C’est un honneur de pouvoir le servir à un tel niveau. Je ne pouvais pas ne pas accepter cette proposition.
Vous avez en partie été choisie parce que vous êtes une jeune femme issue de la diaspora. Acceptez-vous cette étiquette ?
Je suis une jeune femme de la diaspora, c’est un fait. Mais avant tout, je suis une Malienne qui a évolué à l’étranger et qui a toujours gardé ses liens avec son pays. Je me suis engagée de la manière que je pouvais dans la vie politique malienne. Je mets désormais la main à la pâte et je le fais avec grand plaisir.
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Quel avenir pour le G5 Sahel ?
C’est la question à laquelle ont dû répondre les chefs d’État de la Cedeao, qui se sont rencontré pour un sommet extraordinaire à Ouagadougou consacré à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région, samedi 14 septembre.
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