Maroc : Mohamed Karim Mounir à la tête de BCP pour perpétuer l’héritage Benchaâboun
Le nouveau patron de la banque marocaine avait contribué aux côtés de son prédécesseur au développement de ses activités panafricaines. Et compte bien poursuivre dans cette voie.
Seize ans dans le secteur des phosphates, vingt-et-un ans dans la banque… et puis, c’est le sacre pour Mohamed Karim Mounir, 59 ans. Le très discret directeur général de la Banque centrale populaire (BCP) a décroché le très convoité fauteuil de PDG du premier établissement bancaire du Royaume en termes de ressources.
Une promotion interne qui réjouit les collaborateurs de la banque mutualiste. « C’est une reconnaissance méritée pour un dirigeant qui a fortement contribué à l’expansion du Groupe Banque Populaire à l’international et à la diversification des activités », nous confie ce cadre de la banque.
Toujours classée « entreprise publique stratégique »
Son prédécesseur, Mohamed Benchaâboun, nommé ministre des Finances le 20 août 2018, a d’ailleurs tenu à assister à la passation avec son ancien collaborateur. Benchaâboun a dirigé la BCP pendant plus d’une décennie, nommé en février 2008. À l’issue d’un Conseil d’administration de la BCP, tenue le 1er novembre à Rabat, le nouvel argentier du royaume a présidé une cérémonie pour lui adresser publiquement « toutes ses félicitations pour la confiance royale ».
Car bien qu’elle soit entièrement détenue par les banques régionales qui ont racheté toute la participation de l’État, la BCP figure toujours dans les entreprises publiques stratégiques dont la nomination du président passe, normalement, par un Conseil des ministres. « C’est un couac juridique auquel il va falloir remédier. La BCP ne devrait plus figurer dans la liste des entités publiques. D’ailleurs la nomination du nouveau PDG n’est pas passé par le Conseil de ministres, bien que l’on puisse imaginer que le cabinet royal ait donné son aval à la proposition du Conseil d’administration. »
Directeur général depuis 2011
Mohamed Karim Mounir reprend ainsi les rênes de la banque au symbole de cheval, que ce diplômé de l’École Mohammadia d’ingénieurs (Rabat) et du Conservatoire national des arts et métiers de Paris connaît dans ses moindres recoins. Après avoir passé seize ans chez OCP, ce père de deux enfants y a gravi tous les échelons depuis 1997. Il a été à la tête des divisions des systèmes d’information, de la gestion globale des risques et des activités de support, avant d’être nommé directeur général en 2011. Depuis ce poste, il pilote de nombreuses filiales du groupe comme Upline et BP Shore et siège dans les conseils d’administration d’autres filiales ou institutions partenaires de la BCP.
Sa stratégie à la tête de la banque tient en une formule : on ne change pas une stratégie qui gagne. Autrement dit, le rayonnement africain de la BCP devrait se poursuivre. Le groupe marocain s’est en effet hissé, ces dernières années, comme la sixième banque du continent avec une présence couvrant 14 pays. Le groupe BCP vient d’ailleurs récemment de finaliser l’acquisition de la Banque des Mascareignes à Maurice.
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