Pirelli Cal 2018 : Naomi Campbell, icône intemporelle

Le supermodel des 90’s, toujours au top de sa carrière, fait partie des 18 personnalités afrodescendantes castées au mythique calendrier Pirelli 2018. Into The Chic en a profité pour poser quelques questions à cette icône noire indétrônable.

NAOMI CAMPBELL © Sipa_AP

NAOMI CAMPBELL © Sipa_AP

eva sauphie

Publié le 13 novembre 2017 Lecture : 5 minutes.

Plus de trente ans de carrière, 500 unes de magazines de mode à son actif, dont une soixantaine pour Vogue (toutes éditions confondues) – la première datant de 1987 et les dernières de 2016 – une pléiade de défilés pour les plus grands couturiers, des éditos shootés par les poids lourds de la photographie de mode (Patrick Demarchelier, Peter Lindbergh, Mario Testino, Richard Avedon et consorts), une myriade de collaborations pour des marques de prêt-à-porter et de cosmétiques… A 47 ans, la première cover girl noire du Time et du Vogue français, est toujours au sommet de sa carrière.

Preuve lors de la dernière fashion week de Milan où la Britannique a foulé le catwalk du défilé Versace, entourée des mannequins vedettes de la génération 90’s (Cindy, Helena, Claudia, Carla), avec son aisance et sa grâce légendaires qui font d’elle l’un des mannequins les plus courues de la fashion planet… encore aujourd’hui.

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Naomi, un visage, un nom, une marque… Mais aussi un tempérament de feu ! Impertinence british et provocation, celle que l’on a longtemps surnommée la panthère noire a conservé sa verve et sa badass attitude. Quand nous rejoignons l’Hôtel Pierre pour l’interroger à l’occasion du lancement du calendrier Pirelli 2018 à New York, la presse internationale, impatiente de décrocher quelques mots à la star, devra attendre que la diva finisse de pianoter sur son smartphone, que les professionnels terminent les dernières retouches make-up et cheveux, et que l’attachée de presse donne son « go » !

Mais outre son statut de beauty queen, Naomi, c’est aussi cette détermination à défendre coûte que coûte l’excellence noire. Derrière le hashtag Black Excellence qu’elle égraine partout sur les réseaux sociaux, la Britannique encourage et soutient les créatifs et mannequins noirs. Fidèle à ses origines anglaises, la Brit-girl promeut son chouchou de styliste – avec qui elle travaille depuis 25 ans -, Edward Enninful – également à l’origine des costumes du Pirelli « cal » 2018 – fraîchement élu rédacteur en chef du Vogue UK.

Raison pour laquelle Naomi contribue aux colonnes de la Bible de la mode anglaise, et n’hésite pas à partager les covers de ses petits poulains, à l’instar de la toute récente couverture du mannequin britanno-ghanéen, Adwoa Aboah. Naomi n’en oublie pas les jeunes pousses du mannequinant africain, en passe de conquérir les podiums internationaux, comme Adut Akech Bior avec qui elle pose un selfie sur son compte Instagram aux quelque 4,5 millions de followers.

Deux mannequins que l’on retrouve à ses côtés au casting 100% noir de cette dernière édition Pirelli shootée par l’Anglais Tim Walker. Une réinterprétation du conte d’Alice au Pays des merveilles, dans lequel le mannequin interprète le bourreau de la reine aux côtés de son « frère de cœur », Sean Diddy Combs.

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Malgré ses frasques, Naomi a su prospérer dans l’industrie de la mode, mais aussi du cinéma, de la musique (avec quelques loupés quand elle est au micro, mais on se souviendra tous de sa superbe apparition dans le clip du roi de la pop, « In the Closet »), et du divertissement.

Les raisons de sa longévité ? La diversification de ses activités. Business girl (elle est à la tête d’une compagnie événementielle et d’une ligne de parfums), actrice – on l’a récemment vue dans la série à succès Empire – activiste (elle a mené des actions humanitaires en Afrique du Sud auprès de Nelson Mandela dès 1993, et est venue en aide aux victimes de l’ouragan Katrina)… Bref, Naomi Campbell n’a pas démérité son statut d’icône et de rôle-modèle auprès de la nouvelle génération de kids noirs. Entretien.

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Vous avez toujours fait la promotion des mannequins noirs. En tant qu’icône, qu’avez-vous envie de dire à la nouvelle génération de models noirs comme Duckie Thot ou Thando Hopa ?

Ce que j’ai envie de leur dire, c’est de ne jamais abandonner, de faire preuve de persévérance pour que leur génération atteigne son but. Parce qu’elle le peut ! C’est possible. J’étais avec les filles à Paris pendant la fashion week, Duckie (Thot) – le mannequin australo-soudanais qui interprète le rôle d’Alice -, Akech… j’ai eu le temps de discuter avec elles. Elles sont intelligentes, très pro et elles écoutent !

Dans certains pays, les choses n’évoluent pas beaucoup. En particulier pour les campagnes de beauté, les canons dominants restent blancs et les rares mannequins noirs sont là parce que le secteur se sent obligé. Dans l’industrie de la mode, en revanche, c’est mieux.

Depuis le début de votre carrière, quels sont les principales évolutions en termes de diversité que vous avez pu constater ?

Il est aujourd’hui impossible de nier la diversité, parce que le hip hop domine le paysage culturel. Et non le rock and roll (rires) ! Cette culture s’impose à nous, elle est là, on doit l’embrasser, peu importe ce que l’on en pense. C’est ainsi que les choses doivent évoluer. Quand je dis cela, ce n’est ni pour me plaindre, ni pour attaquer ou accuser qui que ce soit, simplement pour rappeler aux gens que, oui, la diversité compte !

Vous avez participé à quatre éditions du calendrier Pirelli depuis sa création en 1964. Trente ans après votre première collaboration, que ressentez-vous ?

J’ai fait le Pirelli pendant quatre décades… Les eighties avec Terence Donovan, les nineties (Richard Avedon, 1995, ndrl), les années 2000 (Patrick Demarchelier, 2005, ndlr), et maintenant les 10’s ! J’ai l’impression d’appartenir à la famille Pirelli ! C’est super. Je suis ravie d’avoir cette relation pérenne avec Pirelli depuis trente ans. A chaque fois, cela a été une formidable expérience. C’est une équipe géniale, très ouverte d’esprit. Quand Marco Tronchetti (patron du groupe Pirelli, ndlr), m’a parlé de ce projet en février dernier, j’ai tout de suite pensé que c’était une idée formidable. J’étais très fière de pouvoir faire partie de ce calendrier.

Que pensez-vous du travail effectué par Tim Walker autour de ce casting 100% noir ?

Depuis 31 ans et demi, j’ai eu affaire à tellement de collaborations en tant que mannequin, que je suis toujours aussi curieuse de voir comment on va pouvoir me transformer encore. Ce que Tim a fait avec ce calendrier ne pouvait pas être plus parfait. Il nous donne à rêver, il a créé un univers féérique, emprunt de beauté, et surtout un mouvement qui va inspirer la nouvelle génération. Je pense que ce calendrier sera un exemple dans l’histoire du calendrier Pirelli.

Parlez-nous du hashtag « Black Excellence » que vous partagez sur tous vos réseaux sociaux.

Écoutez, je partage ce hashtag parce qu’il est question de l’excellence noire ! Quand je suis fière de la réussite de quelqu’un, j’ai envie de le dire à tout le monde. Je ne vois aucune raison de me taire. Je suis fière que mes amis fassent des choses formidables et j’ai envie qu’ils le sachent.

Vous jouissez d’une belle longévité de carrière. Avez-vous encore des rêves à accomplir ?

J’ai encore des rêves ! J’adore rêver. Je rêve tout le temps. C’est essentiel. J’aime ce que je fais, je me suis créée une famille formidable et j’ai rencontré des gens merveilleux dans ce business, que je connais depuis plus de trente ans maintenant. Ma vie est une course quotidienne. Mon but aujourd’hui est de partager mon expérience, tout ce que j’ai appris en évoluant dans cette industrie, à la nouvelle génération.

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