Grands-Lacs : J.Peter Pham nommé nouvel envoyé spécial des États-Unis dans la région
Le chercheur américain, qui était jusque-là directeur d’Africa Center au sein de l’Atlantic Council – un think tank prorébulicain -, a été nommé envoyé spécial des États-Unis dans la région des Grands Lacs par le Département d’État américain, vendredi 9 novembre.
La nomination de J. Peter Pham a été annoncée par le Département d’État américain. Le nouvel envoyé spécial des États-Unis dans la région des Grands Lacs sera en charge de la mise en œuvre de la politique africaine de l’administration Trump en matière « de sécurité transfrontalière, de questions politiques et économiques dans la région des Grands Lacs », précise le communiqué.
Sa feuille de route, telle qu’affichée par le Département d’État, porte également sur « le renforcement des institutions démocratiques et de la société civile » et le retour sûr et volontaire des habitants de la région réfugiés et personnes déplacées dans leur propre pays ».
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Peter Pham, qui était jusque-là vice-président de l’Africa Center, un centre de recherche dépendant de l’Atlantic Council, avait été un temps été pressenti pour prendre le poste de sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines. Mais en septembre 2017, c’est Donald Yamamoto qui a finalement été nommé – par interim – à ce poste, occupé depuis le 23 juillet dernier par Tibor P. Nagy Jr.
J. Peter Pham aurait alors fait les frais de l’hostilité du sénateur républicain James Inhofe, qui lui reprochait notamment une position pro-marocaine dans le dossier du Sahara occidental, selon le magazine américain Foreign Policy.
Positions polémiques
Le nouvel envoyé spécial américain de la région des Grands Lacs a également provoqué la polémique en novembre 2012, en prenant ouvertement position pour l’éclatement de la RDC en plusieurs États dans une tribune publiée par le New York Times. Les rebelles du M23 venaient tout juste de conquérir Goma, dans le Nord-Kivu.
Le nouvel envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des grands lacs avait écrit, en 2012, une tribune dans le @nytimes pour recommander l’éclatement de la #RDC https://t.co/6pdUlKQklt https://t.co/wonqMD3US0
— Pierre Boisselet (@PierreBoisselet) November 9, 2018
Une proposition aussi iconoclaste que mal perçue à Kinshasa sur laquelle il aurait par la suite évolué, à en croire Kikaya bin Karubi, conseiller diplomatique du président Joseph Kabila, qui, interrogé par Jeune Afrique en janvier 2017, le décrivait comme « plutôt partisan du fédéralisme ».
En janvier dernier, il avait également déclaré : « Il est temps que les États-Unis cessent de reconnaître Joseph Kabila comme chef de l’État, car, selon sa propre Constitution, il n’est plus Président. »
Né à Paris dans une famille d’origine vietnamienne, J. Peter Pham est diplômé en économie de l’université de Chicago. Il a d’abord été prêtre, dans le diocèse catholique de Peoria (Illinois), avant de rejoindre le très prorépublicain think tank Atlantic Council.
Il « assumera les travaux précédemment entrepris par l’ambassadeur Larry Wohlers, Coordonnateur principal pour les Grands Lacs », précise le communiqué, qui souligne qu’il « travaillera en étroite coordination avec le Secrétaire adjoint aux Affaires africaines » et les ambassadeurs des États-Unis en poste dans les pays de la région.
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