Qui paie la note ?

Un budget ordinaire difficile à boucler.

Publié le 27 septembre 2004 Lecture : 1 minute.

L’ONU peine encore à ce jour à boucler son budget ordinaire : 1 483 millions de dollars. Au 21 septembre, 105 des 191 États membres s’étaient acquittés de la totalité de leur part. Les autres lui doivent encore 1 milliard de dollars, dont la moitié est due par les États-Unis. Les plus gros mauvais payeurs sont malins : ils n’accumulent pas plus de deux années d’arriérés et préservent ainsi leur droit de vote. Mais les plus pauvres n’y parviennent pas : 13 pays sont ainsi sous sanctions, dont 9 africains (Centrafrique, Comores, Géorgie, Guinée-Bissau, Irak, Liberia, Malawi, Moldavie, Niger, São Tomé e Príncipe, Somalie, Tadjikistan et Tchad).
La participation minimale a pourtant été ramenée à 0,001 % pour les 47 pays les plus pauvres de la planète (elle était de 0,04 % en 1946) et s’élève à 15 000 dollars, ce qui couvre juste le coût de la gestion administrative des États membres (documentation et autres paperasserie).
La participation maximale, elle, a été ramenée de 40 % à 25 %. Due par la première puissance économique mondiale, elle est appelée à baisser encore (à 22 %, puis à 20 %) à la demande du gouvernement américain. Mais la différence devra être comblée par les autres pays riches : le Japon, qui a déjà vu sa part passer de 15 % à 19 %, rechigne et réclame en échange une place de membre permanent au Conseil de sécurité. Idem pour l’Allemagne (8,4 %). La Russie, qui a conservé sa place de membre permanent, ne verse plus que 1,1 % du budget, contre 8,7 % en 1990.
Ces problèmes soulignent la nécessité d’un énième ajustement du barème budgétaire (qui tient aujourd’hui compte, selon une formule complexe, du Produit national brut, de la capacité financière et de la population de chaque pays). Le budget actuel repose à 85 % sur 15 États. Certains pays pauvres n’arrivent même pas à payer les 0,001 % demandés. Des voix s’élèvent pour réclamer leur exemption pure et simple. D’autres demandent de nouvelles méthodes de financement, comme, par exemple, la taxation des transactions financières internationales ou celle des ventes d’armes. Il est peu probable que l’une ou l’autre voient jamais le jour.

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