Madagascar : accusée de corruption, la commission électorale se défend
Accusé de corruption par des candidats à la présidentielle du 7 novembre, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Yves Herinirina Rakotomanana est sorti de son silence samedi et a réclamé des preuves à ses accusateurs.
« J’appelle tous ceux qui nous accusent d’avoir reçu de l’argent d’en apporter la preuve », a-t-il déclaré devant la presse et en présence des autres membres du bureau de la CENI.
Vendredi, le directeur de campagne du candidat Marc Ravalomanana, Anisoa Tseheno Rabenja avait déclaré devant la presse : « Nos agents sur le terrain ont signalé de la circulation d’argent pour la CENI, la radio et télévision nationale ».
Il a également mis en garde contre toute tentative de fraude. « Nous mettons en garde toute personne ou institution, qui gère cette élection pour toute tentative de hold-up électoral », a-t-il dit.
Des résultats très provisoires
Samedi, la comptabilisation des voix du scrutin de mercredi se poursuivait au compte-gouttes. Selon des résultats très provisoires de la CENI, qui portent sur 3.663 des quelque 25.000 bureaux de vote, la course se joue entre deux anciens présidents : Andry Rajoelina qui arrive en tête (40,90%), devant Marc Ravalomanana (39,09%). Hery Rajaonarimampianina, un autre ex-chef de l’État, est très loin derrière (5,75%).
>> À LIRE – Madagascar : les craintes de fraudes au cœur de la campagne présidentielle
Jeudi, ce dernier, qui a dirigé le pays de 2014 à septembre 2018, a dénoncé de « nombreuses irrégularités de vote » et indiqué qu’il les transmettrait à la Ceni. Mais il a prévenu qu’il ne laisserait « pas la population se voir dérober son vote ».
Les observateurs de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) ont insisté vendredi pour que les réclamations se fassent « uniquement » par la voie légale.
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